Ce mercredi 3 août 2023, la République Démocratique du Congo est passée en finale pour la discipline « danse de création » aux 9ème Jeux de la Francophonie qui se déroulent à Kinshasa, capitale du Pays organisateur. La compagnie « Les Algues » de Goma qui représente le pays à ces assises a fait recours à d’autres artistes de Kinshasa et Bukavu pour renforcer son ossature. Parmi eux, la talentueuse Inès Mangominja, de la Fondation « Phoenix » de Bukavu au Sud-Kivu.
Ce jeudi à 16 heures, Inès Mangominja avec « Les Algues » représentant la République Démocratique du Congo qui joue aux côtés de l’ile Maurice, le Bénin ou encore le Burkina Faso.
« Ca fait donc plus d’un mois que nous sommes à Kinshasa pour créer, et présenter la pièce de danse dénommée « chœur de lamentation », explique Inès Mangominja à La Prunelle RDC.
« Chœur de lamentation » est un SOS, une alerte, un cri de détresse sur la misère que connaissent les déplacés de guerres et catastrophes naturelles des peuples du Kivu (sud et Nord) et ailleurs. Elle met en exergue ces femmes et enfants qui meurent de faim, ces hommes et femmes arrachés à leurs terres et livrés à eux-mêmes à travers des pas de danse.
Qui est donc la talentueuse Inès Mangominja ?
Agée de seulement 26 ans, Inès Mangominja est parmi les rares filles danseuses de Bukavu. C’est une passionnée de la danse. Dès son bas âge, elle s’intéresse à la danse qu’elle perfectionne d’année en année
Inès commence à se faire remarquer dans plusieurs sorties publiques avec ses collègues dont Prisca Kanga en 2018 notamment avec le ballet « Espoir ».
Leurs talents sont impressionnants dans une société encore conservatrice qui juge parfois leur habillement, leur chorégraphie. Mais ces jeunes filles, en particulier Inès Mangominja ne sont pas prêtes à abandonner.
Pour sa passion, elle intègre la compagnie « Culture Espoir » de Bukavu en 2016 où elle apprend les différentes danses : traditionnelle et contemporaine.
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En 2019, Inès Mangominja coache la Fondation Phoenix (une compagnie de danse et association s’occupant des filles de rue en situation difficile).
Cette même année, cette diplômée en Mines et Géologie danse dans la pièce « Féminité » à l’Institut Français de Bukavu, au Festival « Bosangani » à Kinshasa, au Festival « Susika na Kipaji » mais également dans le festival « Sakana na danse » de Bukavu.
Avec ses collègues, elle joue actuellement dans la pièce de danse «Leo » qui fait une tournée des pays des Grands-Lacs.
Francophonie, une opportunité pour passer un message
A part le fait que c’est sa plus grande des opportunités depuis le début de sa carrière professionnelle, la Francophonie représente pour Inès Mangominja représente aussi une grande plateforme pour passer son message, leur message.
« Le message en soit c’est qu’on en a marre de la guerre chez-nous et que cette situation désastreuse, bien qu’elle ne touche qu’une partie de personnes, nous concerne tous et il faudrait donc qu’on se l’approprie peu importe ce que nous sommes. Qu’on soit artiste, entrepreneur, politique, peu importe le rang social et là on peut espérer une paix durable dans notre pays et pourquoi pas dans le monde », dit-elle fièrement.
Pour l’instant, Inès Mangominja est fière de représenter sa province du Sud-Kivu et le pays entier à cette grande fête que sont les 9ème jeux de la Francophonie, pour, dit-elle, contribuer à « cette noble cause ».
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« C’est Phoenix qui gagne, C’est Bukavu qui gagne, C’est la RDC qui gagne », conclut-elle.
Son plus grand focus reste ce jeudi pour espérer finir ce qu’elle a commencé depuis plus d’un mois et depuis que les « Algues » ont décidé de se porter candidats à ces jeux de la Francophonie pour représenter la RDC dans cette discipline.
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