Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, appelle à des actions concrètes et non à des paroles creuses pour mettre fin à la souffrance des millions de Congolais en errance en raison de l’ingérence rwandaise dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Dans une déclaration faite le 15 décembre 2024, après l’absence du président rwandais Paul Kagame au sommet tripartite du processus de Luanda, organisé par le président angolais João Lourenço, Mukwege a exprimé son mécontentement face à l’impasse des processus de paix actuels.
Le Dr Mukwege souligne que cette impasse des processus de Luanda et de Nairobi remet à jour l’impératif de redynamiser l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba pour la paix, la sécurité et la coopération », signé en 2013. Cet accord visait à identifier les causes profondes du conflit en RDC et à mettre fin aux cycles de violences récurrentes dans l’Est du pays et la région des Grands Lacs africains.
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Il a été soutenu par les institutions internationales, notamment l’Union Européenne, la Belgique, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, ainsi que les Nations Unies, l’Union Africaine et la Banque Mondiale.
L’Accord-Cadre d’Addis-Abeba, rappelle Denis Mukwege, constitue « la dernière initiative sérieuse visant à mettre fin au conflit le plus meurtrier depuis la Seconde Guerre mondiale ».
Cet accord avait pour but de neutraliser et démobiliser les groupes armés, nationaux et étrangers, et de réaffirmer les principes fondamentaux du droit international, en s’appuyant sur des engagements de la RDC, des États voisins et de la communauté internationale.
Malgré les accords et les engagements internationaux, les massacres, viols et autres atrocités continuent de déstabiliser l’Est de la RDC, en grande partie à cause du groupe M23 soutenu par le Rwanda.
Denis Mukwege appelle à une approche radicale pour traiter les causes profondes de ce conflit, qu’il identifie dans l’exploitation illégale des ressources naturelles de la RDC et la culture de l’impunité. Il insiste sur la nécessité de sanctions politiques et économiques contre le Rwanda, notamment la suspension de toute aide militaire tant que le Rwanda soutiendra le M23 et continuera son agression contre la RDC.
« Le temps n’est plus à des condamnations creuses et à des paroles vides. La RDC et ses partenaires, tant publics que privés, doivent s’attaquer aux causes structurelles des conflits dans l’Est du pays », a déclaré Denis Mukwege.
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Il a notamment appelé les États-Unis, l’UE, la France, le Royaume-Uni et d’autres partenaires à adopter des sanctions fermes contre le Rwanda.
« Il est impératif de suspendre l’assistance militaire au Rwanda tant que ce dernier soutiendra le M23 et continuera à agresser la RDC », a ajouté le médecin et militant des droits de l’homme.
Selon lui, seules des actions concrètes et des sanctions peuvent mettre fin à la souffrance des millions de Congolais qui fuient les violences dans l’Est de la RDC.
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