Sud-Kivu : Sean Joe Praise, « Nanga Mashi » parle des difficultés pour les artistes

L’autofinancement est l’un des défis majeurs que rencontrent les artistes de la ville de Bukavu quand on a des projets artistiques et la difficulté de les réaliser. C’est ce qu’explique l’artiste chanteur, compositeur, Sean Joe Praise ce lundi 15 Avril 2024, à l’occasion de la journée mondiale de l’art.

 Connu par la population de Bukavu et la province du Sud Kivu sous le nom « Monsieur Nanga Mashi », est âgé d’une vingtaine d’années seulement, détenteur d’un diplôme de Licence en Relations Internationales depuis 2021 à l’Université Officielle de Bukavu.

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Pour lui, le problème de l’acceptation de la communauté, les préjugés sont parmi les plus grands défis auxquels font face les artistes dans la ville de Bukavu.

« Quand il y a des difficultés, on essaie de s’adapter, sinon ça ne sert à rien de se plaindre. Il faut, par contre, chercher comment s’en sortir. Et moi, ce que j’essaie de faire toujours c’est d’agrandir ma base et de me rapprocher un peu plus de ma communauté juste en parlant d’elle dans mes chansons et en m’inspirant d’elle. Dans toutes mes chansons, je ne m’inspire que de ma communauté, de la société, de mon pays alors c’est ma manière à moi de m’en sortir et de dénoncer ce que je vois ».

Pour lui, l’art est un métier qui est beaucoup plus au profit de la communauté et la société qu’au profit de l’artiste en particulier. En tant que « miroir » de la société, l’artiste devait être soutenu par la communauté. Cette dernière devrait bannir les pensées négatives qu’elle a face aux artistes et le soutenir à fond, conclut « Nanga Mashi »

« Un petit conseil à donner aux artistes, c’est la persévérance, la patience, l’écoute surtout avoir l’esprit d’accepter les critiques et les corrections également de devenir ce que la société attends de nous ; c’est-à-dire être le miroir pour notre société, être des ambassadeurs de la paix, de l’amour, de la cohabitation pacifique, des bonnes valeurs de la société et des défenseurs de bonnes mœurs. Que les artistes ne restent pas là à s’apitoyer sur leur sort, qu’ils travaillent et trouvent des pistes de solution aux problèmes qu’on connait déjà. Par rapport à la communauté, on espère un retour positif par rapport à eux en nous soutenant et pour le gouvernement, nous attendons toujours ce fameux soutien au secteur culturel et artistique, l’encadrement de la jeunesse dans sa grande diversité. Ça fait longtemps que la jeunesse est abandonnée à son triste sort. J’en profite pour dire que dans pas longtemps je vais sortir une nouvelle chanson intitulée « Sanka yonsa ».

La journée mondiale de l’art a été initiée depuis 2012, à l’initiative de l’International Asso­ciation of Art (IAA) appuyée par l’UNES­CO, avec l’objectif de promouvoir et de diffuser des artistes ainsi que la mise en valeur de la contribution de l’art pour un monde plus développé, libre et pacifique. Le thème pour cette année est « un bon prétexte pour (re) faire le tour des musées et lieux de culture de la capitale, et découvrir les expositions du moment ».

 Vinciane Ntabala