La 77ème édition du Festival d’Avignon a pris fin mardi 25 Juillet. Quelques jours avant, c’est-à-dire, le 20 juillet, s’est également jouée la pièce « Carte noire nommée désir ». Dans cette pièce, qui dénonce «les fantasmes» entourant «la femme noire», une scène avec des poupées blanches empalées sur un pieu ne laisse pas indifférent. Une pièce qui a suscité une polémique puisque jugée de «raciste» et «anti-blanc» par les spectateurs.
La pièce portait sur la question des femmes originaires d’Afrique dans la société occidentale et française en particulier.
Ecrit et réalisé par Rebecca Chaillon, «Carte noire nommée désir» interroge « l’image de la femme noire comme objet de fantasme » à travers les performances de huit comédiennes.
Lire aussi: RDC-Rwanda : faut-il revoir la mesure de fermeture des frontières à 15 heures ?
Créée en 2018 et relancée dans une nouvelle édition à la manufacture de Nancy en 2021, la déclaration d’intention précise que l’œuvre vise à jouer sur « les clichés têtus, racistes, sexistes ».
Malheureusement, cette pièce a été jugée de «raciste» et «anti-blanc» de la part des spectateurs, cela puisqu’au début de la pièce, les femmes noires du public ont été invitées à prendre place sur des canapés pendant que le reste des spectateurs étaient installés sur les bancs élevés graduellement les uns au-dessus des autres dans les salles de spectacles.
Lire aussi: Karaté : le Cameroun champion de la 3ème édition du Tournoi d’Amitié des Grands-Lacs
Essayant de découvrir le message que recèle la pièce, la caricature et les clichés, Rébecca Chaillon, française, d’origine martiniquaise, rentre dans la chair d’une femme de ménage, qui exerce un nettoyage furieux du plateau blanc, en suite, elle se dénude et les autres performeuses lui font de grandes tresses qu’elle gardera jusqu’à la fin de la pièce.
«La première scène qui joue sur la durée, il y a une odeur de javel très forte, c’est une scène qui est longue et qui joue sur l’épuisement (…) Elle peut heurter la sensibilité des spectateurs», a déclaré une spectatrice.
«La scène est un espace de distance où on peut faire de la provocation (…). Tu ne peux faire que partir en tant que public», a ajouté une autre spectatrice.
Lire aussi: Sénégal : levée du dispositif sécuritaire autour du domicile d’Ousmane Sonko
Par ailleurs, Avignon a condamné et dénoncé les agressions et messages de haine dont ont été victimes ses acteurs réalisateurs de la pièce «Carte noire nommée désir ».
Avignon qualifie toutes ces menaces d’injustes et inacceptables.
« Il est inacceptable de laisser passer cette ruée sur les acteurs sous silence ainsi que ces menaces. De ce fait, il témoigne de sa solidarité et son soutien aux acteurs de la pièce », lit-on sur le site du festival.
La même pièce sera reprise à Paris partir le 28 novembre au prochain théâtre de l’Odéon.
Un commentaire
Pingback: États-Unis: Donald Trump soutient «Try that in a small town", une chanson jugée « raciste » et « violente » ! - La Prunelle RDC