Des agences de voyage basées à Bukavu se rendant à Bujumbura et Uvira via le Rwanda sont inquiètes. Plusieurs jours après la fermeture des frontières terrestres entre le Rwanda et le Burundi sur décision de Bujumbura, ces agences sont confrontées à d’énormes difficultés. Ces difficultés viennent s’ajouter à l’épineux problème de fermeture de la frontière de la RDC avec le Rwanda vers 15 heures.
A l’absence du passage vers le Rwanda, les chauffeurs de ces agences sont obligés de passer par la Plaine de la Ruzizi pour atteindre le Burundi. Ceci constitue le premier problème de ces chauffeurs au vu du délabrement avancé de la Route Nationale N° 5 Bukavu-Uvira.
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Ce délabrement de la route conduit à d’incessantes pannes sur les véhicules de ces agences de voyage.
Le deuxième problème avec la fermeture de la frontière entre les deux pays, c’est le manque de sécurité sur la Route Nationale N° 5 et spécialement dans la Plaine de la Ruzizi.
Patricia Bahati, agent et représentante d’une agence de voyage, affirme que plusieurs commerçants se plaignent du retard d’arrivée de leurs colis à cause de cette situation. Ceci est un manque à gagner car des clients préfèrent aussi ne pas voyager en passant par la RN5 à cause de l’insécurité.
« Il y a beaucoup de conséquences dans tout et en tout. Il y a beaucoup de commerçants qui se plaignent parce que l’agence est leur seule voie de faire passer leurs marchandises du Burundi jusqu’ici. Ils se plaignent peut-être du retard parce que si les frontières étaient ouvertes, les gens pouvaient faire entre deux et trois courses et revenir avec des colis. Maintenant là, c’est impossible parce qu’il faut contourner la route de la Plaine de la Ruzizi pour amener les colis des gens se nourrissent au jour le jour. Ça nous rend non seulement la tâche difficile mais ça pénalise également notre clientèle. Cela a aussi un sérieux impact sur nos véhicules avec beaucoup de dommages à cause de la route en état de délabrement », explique-t-elle.
Même cris d’alarme pour Chubaka, Chef de bureau de l’Agence « Nac Express », les clients malades qui devraient se rendre au Burundi ont peur de prendre leurs agences au vu de l’état de la route et les conditions imposées par les gouvernements Rwandais et Congolais. C’est notamment le temps de fermeture des frontières entre les deux pays.
« Nous nous sommes retrouvées dans une situation difficile. Ces derniers temps, les clients ne voyagent plus parce que quand on passait à Ruwa, la route était très praticable mais aujourd’hui les clients se sentent en insécurité quand ils passent par la Plaine de la Ruzizi. Aussi, on faisait deux heures 30 ou 3 heures en passant par Ruwa pour arriver à Bujumbura mais maintenant les heures se sont multipliées en route quand on passe par la Plaine. Cela nous pénalise beaucoup. En tant que Agences, nous devons maximiser les recettes mais quand nous avons des pannes des véhicules quotidiennement, ça impacte beaucoup sur notre travail. Maintenant nous allons en garage tous les jours contrairement au passé où on le faisait par moi ».
De son côté, Bienvenue Njangu représentant de l’agence « New Ngomo Express » fait remarquer que la consommation de carburant a sérieusement augmenté. Des clients sont aussi obligés de passer la nuit au Rwanda avec l’heure de fermeture de la frontière fixée par la RDC.
« Nos véhicules sont en train de s’amortir de plus en plus. Il y a désormais une forte consommation de carburant à cause du temps que nous passons sur la route de la Plaine de la Ruzizi par rapport au passé quand on passait par Ruwa. L’autre problème est la fermeture de la frontière de la RDC avec le Rwanda à 15 heures. Parfois les frontières sont fermées et nos clients ne savent pas payer les hôtels, la nourriture et dorment dans une région d’insécurité. Nous avons souvent des malades que nous transportons, avec tous les risques sur leur vie ».
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Ces responsables d’agences appellent les Etats des pays de la région des Grands-Lacs à trouver des solutions à leurs différends afin de permettre la libre circulation des personnes et leurs biens tel que le veut la CEPGL.
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