Bombardements des camps des déplacés à Goma : appel à une réunion d’urgence des garants de l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba

Le mécanisme national de suivi de l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba en RDC (MNS), a condamné le 08 Mai 2024, le bombardement des camps des déplacés internes à Goma et la Commission des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et d’actes assimilables au génocide par le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda.

L’appel est du professeur Ntumba Luaba, Coordonnateur du mécanisme de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, adressé aux garants de  l’accord-cadre, à l’envoyé spécial des Nations-Unies dans la région des Grands Lacs et consulté par La Prunelle RDC.

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Le mécanisme national de suivi de cet Accord-Cadre d’Addis-Abeba en RDC rappelle qu’en date 3 Mai 2024, le monde a appris avec stupeur que les forces spéciales de l’armée rwandaise présentes sur le sol congolais, en appui au groupe M23, ont lancé des bombes en plein camp des personnes déplacées à Mugunga dans le Nord-Kivu.

« Cet acte d’une barbarie sans nom, a fait de nombreuses victimes. Ces victimes sont essentiellement des femmes et des enfants. Ces récentes victimes, viennent s’ajouter à la longue liste des victimes des massacres à répétition et des bombardements antérieurs d’autres sites ».

Tous ces actes, poursuit le communiqué, ne sont pas sans rappeler le bombardement des camps des réfugiés Hutus, la longue litanie des massacres des années 90 à ce jour, pendant trois décennies.

«  De Tingi-Tingi, Makobola à Kishishe, Nzulo, Sake et Mugunga depuis Novembre 1996 – Mai 2024, nombreux massacres et atrocités ont été commis dans l’impunité et la tolérance générale par le Rwanda et ses groupes terroristes alliés entre autres AFDL, RCD, CNDP, M23. La réalité macabre est telle que le rapport Mapping du Haut-Commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme devrait faire l’objet d’un volume complémentaire. S’il a été établi que des crimes graves, massifs de guerre et contre l’humanité ont été commis, actuellement sont démultipliés et actuellement, il n’y a aucun doute que des actes de génocide ont été perpétrés ».

Ces lieux des massacres et des camps bombardés, constituent des composantes ethniques Congolaises.

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« C’est indigne pour le Rwanda, de commémorer le 30^ème anniversaire du génocide rwandais des Tutsis tout en s’alliant au groupe terroriste M23 pour commettre des actes abominables et ignobles sur le territoire congolais ». 

Il rappelle que l’accord-cadre d’Addis-Abeba exige, dans les engagements, le strict respect de la souveraineté et l’intégrité territoriale des États tout en bannissant l’ingérence dans les affaires des Etats voisins. 

A ce jour, malgré ses refus « mensongers », fait remarquer la structure, le Rwanda bafoue « sans honte » les dispositions précitées de cet accord et persiste dans sa collaboration avec le M23 en endeuillant des familles ainsi qu’en fragilisant la poursuite de la paix dans la région.

Face à la gravité de cette situation, le mécanisme national de suivi de l’accord-cadre appelle à des réunions, des actions urgentes et vigoureuses des garants de l’accord cadre. Ceci, afin que le Rwanda qui est l’un des pays fondateurs de la CIRGL respecte son pacte et ses protocoles mais plus spécialement celui de la non-agression et de la défense mutuelle dans la région des Grands Lacs.

« Le Rwanda qui est l’un des signataires de l’accord-cadre, doit cesser de violer constamment la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC. D’endeuiller et de décimer la population congolaise (plusieurs millions de morts), de fragiliser et freiner toute initiative de paix ».

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 Le MNS, appelle à la tenue urgente d’une réunion quadripartite SADC, CIRGL, EAC, et CEEAC avec la participation des Nations-Unies à la suite de celle tenue en Angola, le 27 Juin 2023.

« Ce n’est que dans un tel cadre que la RDC et le Rwanda pourraient se parler dans le respect de la franchise et la bonne foi des recommandations de la 11^ème réunion de haut niveau du mécanisme », conclut le MNS.

Séraphin Mapenzi