La Nouvelle Dynamique de la Société Civile en République Démocratique du Congo (NDSCI) a, dans un communiqué de presse, marqué sa profonde préoccupation concernant la grève prolongée des enseignants des écoles publiques et conventionnées. Depuis la rentrée scolaire en début septembre, cette grève a considérablement paralysé l’enseignement primaire à travers le pays, mettant en péril l’avenir de milliers d’enfants congolais.
La NDSCI dénonce cette situation comme une violation flagrante du droit à l’éducation, un droit garanti par la Constitution de la RDC et par divers instruments juridiques internationaux. Les conséquences de cette grève pèsent lourdement sur les élèves, qui sont les premières victimes de ce mouvement social.
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Tout en reconnaissant le droit constitutionnel des enseignants à revendiquer de meilleures conditions salariales, la NDSCI exprime son soutien total à leurs revendications.
« Un salaire décent n’est pas une faveur, mais un droit inaliénable », insiste Jean Chrysostome Kijana, président national de la NDSCI.
Elle invite également la population congolaise à se solidariser avec ces professionnels de l’éducation, tout en exhortant d’autres catégories de travailleurs victimes de discriminations salariales à suivre leur exemple.
« D’où, elle leur exprime tout son total soutien et invite l’ensemble du peuple congolais à solidariser avec les enseignants et prie même les autres catégories d’agents et fonctionnaires de l’État victimes de ces graves discriminations et maltraitances salariales à leur emboiter les pas en revendiquant l’amélioration de leurs conditions salariales et sociales : un droit n’en est un que s’il est revendiqué ».
Celui-ci déplore l’énorme disparité entre les salaires des dirigeants politiques et ceux des enseignants et des autres travailleurs, qui luttent pour joindre les deux bouts avec des rémunérations souvent inférieures à 150 dollars par mois.
Aussi, la NDSCI critique vivement les récentes déclarations de la Première Ministre, qui a appelé les enseignants à faire preuve de patriotisme en mettant fin à leur grève. Ces propos sont perçus comme une insulte à l’égard de ceux qui vivent dans des conditions précaires, tandis que les élites politiques semblent jouir d’une opulence inacceptable.
« C’est aux dirigeants de faire preuve de patriotisme en acceptant de réduire leurs propres salaires pour permettre à tous les Congolais de vivre dignement », souligne Kijana.
La NDSCI appelle le gouvernement à engager un dialogue sincère avec les enseignants et à répondre à leurs exigences légitimes.
« La Nouvelle Dynamique de la Société Civile invite donc le Gouvernement congolais à mettre fin aux menaces et autres intimidations contre les Enseignants et leurs syndicalistes et qu’il œuvre ardemment pour un dialogue social franc et sincère et qu’il accède aux exigences légitimes des enseignants en leur accordant un salaire décent et que cela soit, mutatis mutandis, élargi à toutes les autres catégories d’enfants oubliés de la République ( les militaires, les policiers, les infirmiers, les médecins et les autres agents de la fonction publique). Ce n’est pas l’argent qui manque à la République. L’argent est bel et bien là et il n’est pas là que pour eux les dirigeants dont la plupart se distinguent, malheureusement, que par de détournements massifs des deniers publics et une opulence révoltante ».
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L’organisation appelle également les parents et la société civile à se mobiliser pour revendiquer le droit à l’éducation de leurs enfants. Elle rappelle que cette situation ne concerne pas seulement les enseignants, mais met en jeu l’avenir de toute une génération.
« Le Congo est notre patrimoine commun », affirme Kijana. « Nous ne pouvons pas permettre que les richesses de notre pays soient réservées à une élite au détriment du bien-être de notre population. »
La NDSCI enjoint donc le gouvernement à agir rapidement pour éviter une année blanche qui compromettrait gravement l’éducation des enfants congolais.
« Cette affaire ne devrait plus rester celle des enseignants seulement si non c’est l’avenir de nos enfants qui est en pâture, pendant que les enfants des politiciens étudient en Europe et/ou dans des grandes écoles privées du pays, les nôtres sont contraints à travailler dans des chantiers, à vagabonder dans les rues à la recherche des ‘’mabende’’(mitrailles) et d’autres à devenir des ‘’shegues’’( enfants de la rue’’) : prenons-nous en charge et exigeons mieux pour nous-mêmes et pour nos enfants ».
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