La Synergie des Syndicats des Enseignants de la République Démocratique du Congo (RDC) a décidé de prolonger la grève entamée le 2 septembre dernier, et a lancé un appel à une manifestation pacifique prévue le lundi 28 octobre 2024. Cette décision fait suite à une Assemblée Générale tenue ce samedi à Kinshasa, où les représentants syndicaux ont évalué la situation préoccupante du système éducatif congolais. Décision prise après l’annonce de la levée de la grève par un autre syndicat, le SYECO.
« En attendant la convocation pressante et urgente des travaux sur la politique salariale avec toutes les parties telle que recommandée par le Président de la République, Chef de l’Etat, la synergie des syndicats des Enseignants de la RDC, sur mandat des Enseignants réunis en Assemblée Générale décide la poursuite de la grève des Enseignants dans le secteur de l’Education et invite les Enseignants à une marche pacifique générale à Kinshasa et dans les provinces le lundi 28 octobre 2024 », annonce la déclaration consultée par La Prunelle RDC.
Les enseignants, réunis pour discuter des défis qui minent leur profession, ont rappelé les promesses de la Première Ministre lors de son investiture. Elle avait assuré que son gouvernement travaillerait à garantir un emploi décent et un accès aux services publics de base, y compris l’élaboration d’une politique salariale pour les enseignants.
Cependant, malgré ces engagements, la situation reste critique. Les enseignants continuent de vivre dans la précarité, et beaucoup d’entre eux sont envoyés à la retraite sans avoir les moyens de subvenir aux besoins de leurs familles.
La Synergie des Syndicats a énuméré plusieurs revendications qui demeurent sans réponse : un salaire digne et uniformisé, le paiement des enseignants NU et NP, ainsi que des conditions de mise à la retraite respectables. Les syndicats soulignent que la gestion actuelle du budget favorise une minorité au détriment des enseignants, un déséquilibre qui doit être corrigé.
Les enseignants ne sont pas seulement confrontés à des conditions de travail dégradantes, mais aussi à des menaces de la part des gouverneurs de certaines provinces, qui tentent d’intimider ceux qui osent défendre leurs droits. La Synergie des syndicats a fermement condamné ces pratiques, considérant que forcer les enseignants à travailler dans de telles conditions est non seulement inacceptable, mais aussi anti-pédagogique.
« Par ailleurs, la Synergie des Syndicats des Enseignants de la RDC déplore la pression des Gouverneurs du Kongo central, du Nord Kivu, du Sud Kivu, de la Tshopo qui s’empennent à nos Représentants syndicaux dans leurs provinces au point de les contraindre à vivre dans la clandestinité simplement parce qu’ils défendent l’amélioration de la qualité de vie des Enseignants. De même la Synergie déplore les gestionnaires qui menacent constamment les Enseignants qui défendent leur droit constitutionnel de grève ».
Pour faire entendre leur voix, la Synergie des syndicats appelle tous les enseignants à se mobiliser pour la marche pacifique du 28 octobre. Cette manifestation vise à faire pression sur le gouvernement pour qu’il respecte ses engagements et améliore les conditions de vie des enseignants.
« La synergie des syndicats des enseignants de la RDC invite le parlement congolais à rassurer les enseignants par le vote d’un budget responsable pour l’éducation dans le cadre du budget 2025, c’est dans ce contexte que nous demandons le sursaut de patriotisme de la part de nos Gouvernants ».
Cette déclaration du SYNECAT-CCT-FA-COFEVID-SYPEPCO SYADEC, intervient après la levée de la grève par un autre syndicat, le SYECO. Une décision prise ce même samedi après une rencontre avec le Président de l’Assemblée Nationale, Vital Kamerhe. Le SYECO dit avoir notamment obtenu de participer aux travaux de la Commission Économique et Financière pour discuter des questions des enseignants.
Mais pour les autres syndicats, cela n’est pas suffisant.
« La participation des syndicats à la commission économique et financière pour constater la contrainte budgétaire n’est pas la solution aux problèmes des enseignants », disent ces syndicats.
En attendant, les activités scolaires restent paralysées sur toute l’étendue de la République depuis septembre. Une situation qui pourrait conduire à de graves conséquences pour le système éducatif congolais.
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