Une affaire passionne le territoire d’Idjwi au Sud-Kivu depuis quelques jours : un jeune homme aurait perdu ses organes génitaux. La maison de la femme, accusée d’être la coupable a été détruite par des habitants en colère. Mais qu’en-est-il de cette histoire rocambolesque ?
L’Administrateur du Territoire d’Idjwi et le noyau de la Société civile de la chefferie Ntambuka ont apporté des clarifications ce lundi 21 octobre 2024 concernant la prétendue coupure des organes génitaux d’un jeune homme dans cette région de la province du Sud-Kivu.
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Dans des déclarations parvenues à La Prunelle RDC, ils affirment que la victime, connue sous le nom de Nelson, conserve tous ses organes, à l’exception de plus ou moins 2 cm.
Dans ces déclarations, Mamboleo Ngirumpatse Mustapha, Administrateur du Territoire d’Idjwi, précise qu’il a été alerté aux alentours de 21 heures le 18 octobre par des acteurs de la Société civile ainsi que par des autorités locales du groupement Mpene et du village Bulundi au sujet d’une situation « extraordinaire » survenue dans le village.
Les alertes indiquaient que les organes génitaux de Monsieur Nelson, âgé d’environ 15 ans, avaient été ligotés et coupés dans la maison de Madame Kibalonza, entourée d’une foule prête à venger le jeune homme victime.
« Surpris, nous avons alerté les services de sécurité qui ont réussi à sauver Madame Kibalonza d’une mort par justice populaire. Avant l’arrivée des forces de sécurité (FARDC et PNC), nous avons reçu des vidéos où une personne affirmait avoir vu les organes génitaux de Nelson dans un bassin, ce qui a choqué tout le monde et a conduit à croire que c’était vrai ».
Après avoir constaté les faits et entendu les concernés, l’administration territoriale d’Idjwi a précisé que Nelson, qui dormait chez Madame Kibalonza, a été retrouvé blessé d’une plaie d’environ 2 cm sur son pénis.
« Il reçoit actuellement des soins à l’hôpital général de référence de Monvu. Il conserve tous ses organes, mais il a une plaie qui est en cours de traitement et son état s’améliore. Il est plutôt âgé d’environ 24 ans ».
Par ailleurs, Kibalonza, sauvée de justesse par les services de sécurité, est également sous surveillance du personnel soignant au même hôpital. Elle a exprimé sa gratitude envers les forces de l’ordre pour l’avoir protégée.
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L’autorité territoriale a annoncé que les circonstances ayant conduit à la blessure de la victime seront éclaircies dans une prochaine communication.
« Nous regrettons que la maison de Madame Kibalonza ait été partiellement détruite avant l’intervention de la police nationale par des personnes agissant sans attendre les orientations des autorités ».
Mamboleo Ngirumpatse appelle les habitants à garder leur calme et à éviter la justice populaire, qui est punissable par la loi. Il les exhorte à attendre les résultats des enquêtes en cours. Il insiste également sur l’importance d’une utilisation responsable des réseaux sociaux concernant ce sujet sensible.
De son côté, le noyau de la Société civile de Ntambuka a effectué une visite à l’hôpital de Monvu où se trouve la victime. Après des entretiens avec le personnel soignant, il a été rassuré que la vie du jeune homme n’est pas en danger et que ses organes génitaux sont en bon état.
Cette organisation citoyenne dénonce les comportements immoraux de certains individus ayant démoli la maison et pillé les biens de la présumée criminelle.
Elle exige des enquêtes approfondies pour découvrir la cause réelle de cet incident et demande aux autorités de sécuriser l’incriminée pour éviter toute évasion, afin qu’elle puisse fournir des explications lors des enquêtes.
« En attendant les résultats des enquêtes, la Société civile appelle la population à l’apaisement et à respecter la loi, », conclut cette structure.