À l’occasion de la Journée internationale des migrants, célébrée chaque 18 décembre, Justin Kashara, un acteur impliqué dans la coopération internationale, appelle à une sensibilisation accrue de la jeunesse africaine sur les réalités de l’immigration. Il plaide pour une migration responsable et consciente, estimant que la prise de conscience collective est essentielle pour éviter les illusions qui entourent l’immigration vers l’Occident. Le thème de l’année 2024, qu’il soutient pleinement, invite à repenser la migration de manière plus éclairée et respectueuse des droits humains.
Kashara affirme que l’immigration vers l’Europe, souvent idéalisée comme un Eldorado, n’est pas une solution facile.
« L’Europe n’est pas le paradis qu’on nous a promis. La vie y est difficile, et il faut travailler dur pour s’en sortir », déclare-t-il.
Selon lui, de nombreux jeunes africains, poussés par des stéréotypes, voient l’immigration comme un but ultime, sans comprendre la complexité de la vie en Occident.
« La vie en Europe n’est pas plus facile. Si nous travaillons dur comme on le fait ici en Europe, nous pouvons aussi participer à la reconstruction de nos pays », insiste-t-il.
Justin Kashara plaide pour que l’immigration soit vue comme une option parmi d’autres, et non comme la solution unique à tous les problèmes.
Il dénonce également l’attitude discriminatoire de certaines politiques migratoires européennes, qu’il considère comme fondées sur des pratiques racistes.
« La migration vers l’Europe est souvent considérée comme discriminatoire et basée sur le racisme, car elle empêche des migrations légales et sécurisées », explique-t-il.
Kashara critique les systèmes qui bloquent l’accès légal des migrants aux pays occidentaux et violent leurs droits humains.
Pour lui, l’approche diplomatique et la réciprocité entre les pays du Nord et du Sud sont cruciales pour garantir des migrations humaines et respectueuses des droits fondamentaux.
« Les États doivent se coordonner pour faciliter l’accès aux pays occidentaux dans des conditions humaines et organisées », souligne-t-il.
Au-delà des critiques, Justin Kashara propose des solutions concrètes pour améliorer la situation des migrants. Il appelle à la création de projets de coopération axés sur la reconstruction des opportunités en Afrique, comme une stratégie pour lutter contre la migration irrégulière.
« Les États africains doivent financer des initiatives locales, surtout celles dirigées par les jeunes et les femmes, qui sont la base de notre croissance socio-économique », affirme-t-il.
En outre, il appelle à une réorientation des financements internationaux pour soutenir ces initiatives, afin de promouvoir un développement local durable.
« Les pays occidentaux doivent rediriger leurs financements vers des projets locaux en Afrique, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé, pour permettre aux jeunes de s’épanouir chez eux », précise-t-il.
Kashara souligne également la nécessité de sanctionner les pays qui ne respectent pas les engagements internationaux sur les droits des migrants. Il déplore que certains pays européens ne facilitent pas l’obtention de visas et que les demandeurs soient souvent victimes d’abus.
« Certains pays ne facilitent pas l’obtention des visas, et lorsque cela se produit, ils ne restituent même pas l’argent payé pour la demande », déclare-t-il.
Il estime que ces pratiques contribuent à l’appauvrissement des pays d’origine, tout en enrichissant davantage les pays occidentaux.
Enfin, Justin Kashara met l’accent sur l’importance de la sensibilisation et de la conscientisation des jeunes africains sur les réalités de l’immigration.
« La sensibilisation de nos jeunes est essentielle pour qu’ils comprennent que l’Europe n’est pas l’Eldorado qu’on leur a vendu », conclut-il.
Il appelle les gouvernements africains à collaborer avec les acteurs de la Société civile, en particulier les organisations de jeunes, pour diffuser ce message.
La Journée internationale des migrants a été proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 4 décembre 2000 (résolution 55/93) et commémore l’adoption de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille.