Après l’édition d’octobre 2024, la ville de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, accueillera en décembre 2025 la huitième édition du festival « Zéro Polémik ». À deux mois et demi de l’événement, La Prunelle RDC s’est intéressée à l’esprit et aux préparatifs de ce rendez-vous culturel.
Objectif affiché : éduquer en divertissant, tout en prônant la cohésion sociale.
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Dans une interview accordée à La Prunelle RDC, Joyeux Bin Kabodjo, coordonnateur du festival, rappelle que l’idée derrière « Zéro Polémik » est de promouvoir le dialogue, la tolérance, la paix et surtout de montrer une image positive de Bukavu et de la région des Grands Lacs, trop souvent associées aux conflits.
Selon lui, cette huitième édition se tiendra dans un contexte particulier : l’occupation de la ville par le mouvement M23 depuis février 2025.
« Chaque édition est unique. Cette année, elle reste localisée à Bukavu, malgré le contexte sécuritaire. On s’attend à plus d’artistes internationaux – Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée-Conakry, Sénégal… Le festival devient de plus en plus panafricain », confie-t-il.
Outre ces invités, de nombreux jeunes humoristes locaux seront à l’affiche à travers des ateliers, des masterclass et des spectacles dans divers lieux de la ville.
Depuis que Canal+ accompagne le festival, certains choix artistiques tiennent compte du dispositif du gala final. Néanmoins, chaque humoriste – qu’il soit local, national ou international – est retenu selon des critères précis : pertinence du message, capacité à divertir et inspiration qu’il peut transmettre.
« Plusieurs pays africains seront représentés. Certains artistes sont déjà annoncés, d’autres seront révélés progressivement », précise le coordonnateur.
Dans un Sud-Kivu où émerge une nouvelle génération de jeunes humoristes, Joyeux Bin Kabodjo insiste sur l’importance de leur donner une représentativité. Pour lui, cela permet de renforcer la scène culturelle locale, de créer de l’emploi artistique et d’encourager l’émergence de nouveaux talents.
Au-delà de la dimension régionale, le festival vise aussi à créer des ponts avec l’Europe et à montrer aux jeunes artistes qu’il est possible de se produire à l’international, même sans une longue carrière derrière eux.
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Toujours selon Joyeux Bin Kabodjo, « Zéro Polémik » contribue à positionner Bukavu comme un véritable pôle culturel en professionnalisant le secteur de l’humour dans la ville. Il rappelle d’ailleurs qu’en 2019, une Caravane du Rire avait déjà relié Kigali, Bujumbura, Bukavu et Goma, une expérience transfrontalière réussie qui a jeté les bases de futures collaborations régionales, même si le cœur du festival reste à Bukavu.
Alors que les préparatifs avancent à pas mesurés, le coordonnateur lance un appel à la population :
« Participer à ce festival, c’est faire preuve d’espoir et de foi en une paix possible. C’est aussi célébrer la culture et découvrir des talents venus de Bukavu et d’ailleurs. Par leur présence, les spectateurs bâtissent une communauté joyeuse, solidaire et engagée autour de l’humour et de la cohésion sociale. »
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La huitième édition de « Zéro Polémik » s’annonce donc comme une véritable fête du rire, mais aussi comme un message d’unité et de résilience pour Bukavu et toute la région.
Vinciane Ntabala
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