Les organisations de la société civile congolaise appellent à la tenue rapide d’un dialogue inter-Congolais réellement inclusif, estimant que sans un processus interne abordant les causes profondes des conflits, les accords issus du processus de Washington resteront « de simples avancées sur le papier », incapables de garantir une paix durable en République démocratique du Congo et dans la région.
Dans une déclaration ferme, ces organisations rappellent que les processus de Washington et de Doha ont certes permis de réunir autour d’une même table le gouvernement congolais, le gouvernement rwandais et les rebelles de l’AFC-M23, mais que les résultats concrets tardent à se faire sentir.
« Les multiples cessez-le-feu et accords signés jusqu’ici n’ont pas amélioré la situation. La violence se poursuit sur plusieurs fronts », soulignent-elles.
Elles citent en particulier la nouvelle escalade des affrontements observée notamment à Kamanyola, Mwenga et dans les environs d’Uvira, où des combats d’une intensité rare ravivent le risque d’un embrasement régional.
Un appel à une mobilisation internationale plus ferme
Pour instaurer une paix réelle, la société civile exhorte la communauté internationale à mobiliser tous les leviers nécessaires pour créer un environnement favorable à la tenue du dialogue inter-Congolais. Cela passe, selon elles, par :
- le respect strict du cessez-le-feu,
- son extension aux groupes armés,
- l’inclusion des troupes burundaises et ougandaises dans son champ d’application,
- et l’application intégrale de la résolution 2773 du Conseil de sécurité, incluant le retrait inconditionnel des troupes rwandaises et la fin du soutien des États aux groupes armés.
La société civile appelle également les médiateurs internationaux à accroître leur engagement.
« Les États-Unis, le Qatar, l’Union africaine et l’ensemble de la communauté internationale devraient exercer une pression sur le président Félix Tshisekedi afin qu’il permette la convocation urgente d’un dialogue national véritablement inclusif, dans l’esprit du pacte social prôné par les Églises catholique et protestante. »
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Selon ces organisations, ce dialogue doit être national, inclusif et contraignant, impliquant les populations touchées, les groupes armés, l’opposition non armée, les partis politiques, les communautés locales et la société civile. Il devrait, insistent-elles, aboutir à :
- des résolutions engageant toutes les parties,
- la réunification du pays,
- et la restauration de l’autorité de l’État dans toutes les provinces.

