Plus de 3.000 réfugiés congolais ont franchi la frontière du Burundi depuis le 8 décembre 2025, fuyant l’escalade des violences opposant le mouvement AFC-M23 aux FARDC appuyées par les Wazalendo, dans l’Est de la République démocratique du Congo. Cet afflux massif est principalement enregistré dans la province burundaise de Cibitoke, notamment dans la localité de Ndava.
Selon Médecins Sans Frontières (MSF), les combats intenses le long de la frontière RDC–Burundi ont contraint des milliers de civils à abandonner précipitamment leurs habitations, souvent après plusieurs jours de tensions armées et d’incursions signalées sur le territoire burundais. Nombre de réfugiés ont parcouru de longues distances à pied, sous la menace des balles, ne transportant que le strict nécessaire.
« Les gens ont peur, ils arrivent dans des situations très précaires, et nous ne savons pas comment la situation va évoluer », alerte Zakari Moluh, coordinateur du projet MSF sur place, qui craint un nouvel afflux massif si les affrontements se poursuivent.
Face à l’urgence humanitaire, MSF a rapidement déployé une réponse d’urgence pour faire face aux besoins vitaux des réfugiés.
L’organisation humanitaire indique notamment avoir mis en place : la distribution quotidienne de 15.000 litres d’eau potable afin de prévenir les risques d’épidémies dans des sites d’accueil surpeuplés, une clinique mobile à Ndava pour assurer les premiers soins aux personnes les plus vulnérables.
« Nous avons pris en charge des femmes ayant accouché sur la route, des blessés par balles et des personnes épuisées après de longues heures de marche », témoigne Zakari Moluh.
Selon MSF, de nombreux réfugiés arrivent déshydratés, affaiblis et profondément traumatisés, nécessitant une prise en charge médicale rapide afin d’éviter une détérioration grave de la situation sanitaire.
Alors que la situation sécuritaire demeure volatile, MSF affirme rester pleinement mobilisée pour fournir une assistance médicale d’urgence, tout en lançant un appel pressant aux autres acteurs humanitaires, aux gouvernements et aux bailleurs de fonds afin de renforcer leur soutien.
Déjà fragilisée par des années de conflits armés, la frontière RDC–Burundi pourrait, selon les humanitaires, devenir un nouvel épicentre d’une crise humanitaire majeure si les violences se poursuivent.
Abdallah Mapenzi

