La huitième édition du festival « Zéro Polémik » s’est clôturée en beauté dans la soirée du dimanche 14 décembre 2025, à Bukavu, par un gala de rire, d’humour et de sensibilisation organisé dans la grande salle de l’Hôtel Résidence. L’événement a réuni des comédiens et humoristes locaux, nationaux et internationaux, dans une ambiance festive placée sous le signe de la cohésion sociale et du vivre-ensemble.
La soirée a été ouverte par les élèves de l’école d’humour, qui ont offert au public une prestation introductive mêlant légèreté et sourires, avant le lancement officiel du gala par Joyeux Bin Kabodjo, directeur du festival Zéro Polémik.
Parmi les têtes d’affiche, l’humoriste international camerounais Urlich Takam s’est dit particulièrement marqué par l’ambiance et l’accueil chaleureux du public de Bukavu, qu’il a qualifiés de véritables sources de motivation.
« J’ai passé un magnifique moment. J’ai découvert que les gens me donnent de l’amour au-delà des frontières, et cela me donne envie de travailler davantage pour continuer à faire sourire. Quand je suis monté sur scène et que le public a crié, j’ai senti cet amour, et ça m’a profondément touché », a-t-il confié, le sourire aux lèvres.
Venue de Goma, Prisca the Drunker, connue pour ses rôles de femme ivre sur scène, a salué l’énergie du public de Bukavu, qu’elle juge au-delà de ses attentes.
« Je peux mourir maintenant sans peur, j’ai fini mon travail. Ce n’est pas ma première fois à Bukavu, mais j’aime l’hospitalité de cette ville. Mon objectif était simplement de faire rire ce beau public », a-t-elle déclaré, tout en glissant un message humoristique sur les habitudes téléphoniques du quotidien.
L’un des messages forts de cette édition a été l’inclusion sociale, portée notamment par Jojo la Légende, venu du Congo-Brazzaville. À travers sa prestation, il a rappelé que le handicap ou la taille d’une personne ne constituent en rien un frein à l’épanouissement ou à l’intelligence.
« Je vis avec mon handicap et je gagne ma vie grâce à lui. Je parle de cela dans l’humour pour briser la stigmatisation. Être handicapé ne signifie pas être incapable d’accomplir de grandes choses », a-t-il affirmé.
Autre moment fort de la soirée : la prestation de Marcus Joé, humoriste chrétien venu de Lubumbashi, qui a mêlé humour, imitation et références religieuses.
« L’objectif principal était de redonner le sourire aux gens. D’une manière ou d’une autre, chacun s’est retrouvé dans ce spectacle. En tant que chrétien, il est aussi important de rappeler qu’il existe un paradis », a-t-il expliqué.
Le festival n’a pas attiré uniquement des spectateurs de Bukavu. Cathy, venue de Goma, estime que l’événement lui a permis de relâcher la pression et de terminer l’année sur une note positive malgré le contexte sécuritaire difficile dans l’Est du pays.
« J’ai quitté Goma pour Bukavu juste pour ce festival. Je voulais surtout voir Urlich Takam en live. Ce que je retiens, c’est que malgré ce que nous traversons, nous restons forts et résilients », a-t-elle témoigné.
Pour Thomas Jenatsch, spectateur pour la première fois au festival, la diversité des talents présentés est une véritable richesse.
« J’ai assisté à la restitution des jeunes talents et au gala de clôture. Mélanger les nouveaux talents aux artistes confirmés est une excellente idée. Ce festival prouve que l’humour est un véritable vecteur de paix, d’unité et de cohésion sociale », a-t-il souligné.
Lancé le lundi 15 décembre 2025, le festival Zéro Polémik avait pour têtes d’affiche Urlich Takam, Prisca the Drunker, Marcus Joé, Jojo la Légende, Prissy la Dégameuse, Boppa Oumar, Manitou, Mwanda wa Lupala, Emmanuel Bannyn Fido DRC, Espoir Bulangalire, Kyosse Oswald et Kimpling Fils du Paysan.
Toutefois, lors de cette huitième édition, deux absences ont été remarquées par le public : Prissy la Dégameuse et Boppa Oumar, suscitant des interrogations parmi les fans.

