L’Ambassade de la République Démocratique du Congo auprès du Benelux a réagi avec célérité et fermeté à l’opération coup de poing menée le samedi 22 novembre dernier par les forces de l’ordre et l’administration belges dans le quartier de Matonge, cœur historique de la diaspora congolaise à Bruxelles (commune d’Ixelles). Cette vaste campagne de contrôle, qui s’est soldée par la fermeture et la mise sous scellés de plusieurs établissements commerciaux, a profondément secoué la communauté congolaise. Dans un communiqué musclé, daté du 2 décembre et rendu public le 4 décembre, la Mission diplomatique a promis une « assistance consulaire réservée » aux commerçants concernés.
Selon le communiqué diplomatique N°132.44/A1/-489-/2025, la descente policière s’inscrivait dans le cadre d’« opérations ciblées de contrôle » menées sur tout le territoire belge. Tout en « prenant connaissance » de l’intervention, l’Ambassade — par la voix de son chargé d’Affaires a.i. — a tenu à rassurer ses ressortissants et à souligner que l’Ambassadeur « suit avec attention ce dossier » grâce à un « contact permanent » avec les autorités belges compétentes. D’emblée, une ligne diplomatique de communication a donc été établie pour s’informer des « derniers développements en cours ».
L’Ambassade réaffirme également sa « ferme volonté d’œuvrer à la protection de ses ressortissants », tout en rappelant son attachement au respect des conventions internationales et des lois du pays hôte.
Mais la réaction de la Mission va bien au-delà d’une simple mise au point. Elle annonce la mise en place d’un mécanisme de défense proactive : les commerçants dont les établissements ont été fermés — et en particulier ceux qui contestent les motifs de la fermeture — sont invités à se présenter auprès de l’Ambassade afin de bénéficier de l’« assistance consulaire réservée ». Cette démarche vise à offrir un encadrement légal, institutionnel et diplomatique pour accompagner les contestations des décisions administratives belges, et protéger les intérêts économiques de la diaspora.
Par ailleurs, l’Ambassadeur a instauré une commission ad hoc, chargée de recueillir les témoignages, de documenter les cas problématiques et d’examiner tout « comportement abusif » qui aurait pu accompagner les opérations du 22 novembre. Ce dispositif, souligne la Mission, doit permettre de « documenter rigoureusement » les dérives éventuelles et de saisir les canaux diplomatiques appropriés.
Pour Kinshasa, la défense des intérêts économiques de sa diaspora demeure une priorité stratégique. Reste à savoir si cette mobilisation diplomatique permettra de rétablir les commerçants congolais de Matonge dans leurs droits et d’apaiser les tensions nées de cette opération.
Joseph Aciza

