Ce samedi, la salle de conférence de JPDDH et ETJ a accueilli une célébration de la Journée Mondiale de l’Écriture Braille. Organisé par la Synergie des Associations des Aveugles pour le Développement Intégral (SAADI), en partenariat avec La Prunelle RDC asbl et le Collectif 2250, cet événement a mis en lumière l’importance de l’écriture Braille comme levier d’inclusion sociale et politique.
L’écriture Braille, inventée au XIXᵉ siècle, reste aujourd’hui un outil indispensable pour garantir l’accès des personnes non-voyantes et malvoyantes à l’éducation, à l’information, et à une pleine participation citoyenne. Lors de cet événement, les intervenants ont insisté sur son rôle crucial dans une société où l’inégalité d’accès à l’information est encore une réalité.
Le thème de ce consortium, « L’écriture Braille, un levier pour la participation active des femmes et des jeunes dans les processus politiques et de paix », a permis de souligner l’urgence de garantir que les femmes et les jeunes vivant avec un handicap visuel soient inclus dans tous les aspects de la vie publique, y compris dans les processus de gouvernance, de paix, de réconciliation et de cohésion sociale.
L’un des moments clés de la journée a été la mise en relation de l’écriture Braille avec les résolutions 1325 et 2250 du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Ces résolutions, qui plaident pour une participation accrue des femmes et des jeunes dans les processus politiques et de paix, trouvent un écho particulier dans le contexte du Sud-Kivu, où l’exclusion des personnes vivant avec un handicap est un obstacle majeur à l’inclusion.
« L’écriture Braille garantit un accès équitable à l’information et constitue un outil indispensable pour permettre aux femmes et aux jeunes non-voyants de jouer un rôle actif dans la société », a expliqué Ciza Banyanga Anselme, porte-parole dt chargé de communication de l’organisation SAADI.
Au-delà de l’écriture Braille, les discussions ont également porté sur l’importance des technologies modernes pour améliorer l’accessibilité des personnes non-voyantes et malvoyantes. Les outils numériques et les applications d’assistance, bien qu’encore peu disponibles dans la région, représentent une opportunité de compléter les bénéfices du Braille et de rendre l’information encore plus accessible.
Jules Basimage, Chargé des Programmes à La Prunelle RDC asbl a annoncé que plusieurs actions seront entreprises afin de plaider en faveur de l’inclusion du braille dans tout le système éducatif et mettre des centres spécialisés pour adultes.
Honneur-David Safari, l’un des animateurs du « Collectif 2250 » a expliqué que l’écriture Braille est bien plus qu’un outil de communication.
« Elle est un instrument de pouvoir et de transformation sociale. Dans le cadre des résolutions 1325 et 2250, qui appellent à la participation significative des femmes et des jeunes dans les processus de paix et de gouvernance, l’accès à l’information est une condition préalable essentielle. Pourtant, dans de nombreuses régions, les personnes vivant avec un handicap visuel restent marginalisées, non pas à cause de leur incapacité, mais à cause des barrières sociétales qui les privent d’accès aux outils nécessaires pour s’exprimer et participer pleinement », a-t-il dit.
Celui-ci explique que le Collectif 2250 croit fermement que la participation des jeunes et des femmes, quelle que soit leur condition, est une force motrice pour bâtir des sociétés résilientes et inclusives.
« Soutenir l’apprentissage du Braille, garantir l’accessibilité des documents officiels, et promouvoir l’utilisation des technologies adaptées sont autant d’étapes cruciales pour donner à chaque individu une chance équitable de contribuer à la paix, à la sécurité et au développement durable ».
À l’issue des discussions, les organisateurs ont formulé plusieurs recommandations concrètes. D’abord, les participants ont recommandé de renforcer l’apprentissage du Braille, notamment pour les jeunes et les femmes, en intégrant cette compétence dans les programmes éducatifs, promouvoir des politiques publiques inclusives, garantissant l’accessibilité des documents officiels et des supports d’information pour les personnes non-voyantes, investir dans les infrastructures et les technologies adaptées, pour élargir les possibilités d’éducation et d’emploi des personnes vivant avec un handicap visuel.
Pour les organisateurs, cet événement n’était pas qu’une célébration : il s’agissait d’un appel clair à tous les acteurs – institutions publiques, Société civile, et partenaires internationaux – pour renforcer l’inclusion et la participation citoyenne des personnes non-voyantes.
Alors que la Journée Mondiale de l’Écriture Braille s’inscrit dans les annales de Bukavu, elle laisse un message puissant: l’inclusion n’est pas un choix, mais une nécessité pour bâtir une société équitable et durable.
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