Le monde culturel de Bukavu est en deuil. Le beatmaker et producteur musical Fabrice Kuhunyire, plus connu sous le nom de Masta Faku, est décédé ce jeudi 9 octobre 2025, après une courte période de maladie. Sa disparition soudaine laisse un grand vide dans le secteur artistique local, où il était considéré comme un pilier de la nouvelle génération de producteurs.
Selon le témoignage de sa mère, relayé dans une vidéo sur les réseaux sociaux, Masta Faku aurait été passé à tabac par des jeunes non identifiés avant de succomber à ses blessures.
« Il s’est réveillé le matin et est parti à la zone communale de Bagira. À son retour, il se plaignait des douleurs abdominales. Nous sommes allés à l’hôpital, et là il m’a confié que certains jeunes l’avaient battu avant de rendre l’âme à 5 heures », a-t-elle raconté, en larmes.
Producteur au studio SG Sound et artiste chanteur-compositeur, Masta Faku était connu pour sa collaboration avec plusieurs artistes de la scène locale, dont Afande Ready, avec qui il a travaillé sur la chanson Ivi Unaona.
Il avait également signé plusieurs titres personnels tels que Asante, Naachana na mapenzi et bien d’autres, appréciés pour leur originalité et leur énergie.
Depuis l’annonce de son décès, de nombreux artistes et amis ont exprimé leur tristesse sur les réseaux sociaux. Le slameur Salm Leking a salué la mémoire d’un homme passionné et déterminé :
« Avec cette même détermination, tu es devenu un grand soutien pour de nombreux artistes. Aujourd’hui, tu es parti trop tôt. Cela brise le cœur, mais je prie Dieu de t’accueillir dans son paradis. »
De son côté, Afande Ready a rendu hommage à son ami : « Je manque de mots, mais je sais que le plan divin n’a pas de faute. Nous ne t’oublierons jamais, mon frère. »
Dans une ville où les jeunes talents luttent pour émerger, Masta Faku faisait figure de mentor et de moteur pour beaucoup. Son studio était devenu un lieu d’inspiration et d’opportunités pour les artistes de Bukavu et d’ailleurs.
Bien qu’il laisse derrière lui plusieurs projets musicaux inachevés, son héritage artistique continuera de vibrer à travers les œuvres qu’il a produites.
« Un artiste ne meurt jamais », dit-on. À Bukavu, le nom de Masta Faku continuera longtemps à résonner comme celui d’un passionné qui a cru à la musique locale jusqu’au bout.