Les fidèles de la Communauté des Églises Chrétiennes en Afrique (ECC/40ème CECA) ont organisé une marche pacifique ce vendredi 29 novembre 2024 à Bukavu pour protester contre la spoliation et la destruction de leur église située sur l’avenue Solange Lusiku (anciennement Hippodrome). Ils ont exigé l’intervention immédiate du gouverneur de la province, Jean-Jacques Purusi, pour mettre un terme à ce problème récurrent dans la ville de Bukavu et dans la province du Sud-Kivu.
Partis de leur église, les manifestants ont emprunté le boulevard Patrice Emery Lumumba pour se rendre au gouvernorat de la province à Labotte.
Avec des visages marqués par la tristesse, ils portaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Nous, chrétiens, disons non à la spoliation de notre concession. Que justice soit faite ! » ou encore « Non à la destruction de notre maison située sur l’avenue Hippodrome Nº42 par notre locataire, Keffa Ntamugale Bahizire. »
Encadrés par des éléments de la Police Nationale Congolaise, les manifestants, composés de pasteurs, choristes et élèves de cette communauté, ont scandé des chants dans une ambiance animée par une fanfare kimbanguiste.
Une fois au gouvernorat, ils ont attendu avant d’être reçus par le vice-gouverneur et gouverneur intérimaire, Me Jean-Jacques Elakano. Dans leur mémorandum, les fidèles ont dénoncé non seulement la destruction de leur concession sur l’avenue Hippodrome, mais aussi la convoitise d’une autre propriété située sur l’avenue du Plateau par un individu nommé Pangaza Mulamba Luc. Ils ont également accusé un réseau organisé de spoliation, présumé protégé par certaines autorités locales.
« Cette situation est devenue monnaie courante dans notre province, où des groupes organisés de spoliation sont protégés par des responsables influents », a dénoncé un porte-parole de la communauté.
La CECA/40ème ECC a exprimé son indignation face à l’attitude de leur locataire, Keffa Ntamugale Bahizire, accusé de détruire leurs biens tout en circulant librement malgré un mandat d’amener et un avis de recherche.
« La CECA demande votre implication personnelle pour assurer la sécurité de son représentant légal, de ses fidèles ainsi que de son patrimoine », a déclaré Mukamba Mukandama, responsable du département de résolution des conflits et leadership de la communauté.
Le vice-gouverneur, Me Jean-Jacques Elakano, a promis de s’impliquer personnellement pour mettre un terme à cette situation. Il a assuré les manifestants que le gouvernement provincial ne tolérera plus ces pratiques.
« Dès aujourd’hui, nous allons intensifier nos actions. J’ai discuté avec le gouverneur, et il m’a confirmé que ces spoliations doivent cesser. Je vais moi-même descendre sur le terrain pour m’enquérir de la situation », a-t-il affirmé.
La spoliation des biens, qu’il s’agisse de propriétés étatiques, universitaires ou religieuses, est un problème persistant au Sud-Kivu, notamment à Bukavu. Des acteurs de la société civile ont récemment pointé du doigt l’implication présumée de certains avocats dans ces pratiques, aggravant une situation qui mine la stabilité de la province.