La Communauté Sant’Egidio a organisé ce samedi 15 novembre 2025 une rencontre interreligieuse consacrée à la paix, au Centre de Paix de Kadutu, à Bukavu. Placé sous le thème « Oser la paix », cet événement s’inscrit dans la continuité du grand rassemblement international tenu à Rome et invite les communautés religieuses et les acteurs sociaux à promouvoir un engagement audacieux pour la paix en République Démocratique du Congo.
L’initiative vise à encourager le dialogue interreligieux, la coexistence pacifique et la dignité humaine, dans un contexte national marqué par des crises sécuritaires persistantes. Les organisateurs entendent engager une réflexion approfondie sur les moyens concrets de bâtir un avenir plus fraternel, en soulignant le rôle essentiel des communautés religieuses dans la construction de la paix.
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La cérémonie a été ouverte par le représentant de l’Archevêque de Bukavu, appelant les Congolais à « oser la paix en la pratiquant, et non seulement en en parlant ». Plusieurs intervenants issus de différentes confessions — communauté musulmane, communauté baha’ie, représentants des Jeunes de paix, Peace Fellow et un abbé délégué — ont partagé leurs perspectives autour de la thématique.
Le représentant des Jeunes de paix a rappelé que, en RDC, « parler de paix n’est pas un luxe, mais une nécessité », soulignant que la paix est un concept maîtrisé mais insuffisamment traduit en actes. Pour lui, oser la paix implique une transformation concrète des comportements et des engagements.
Le représentant de la communauté baha’ie a insisté sur la dimension active de la paix, affirmant qu’« il n’y a pas de paix sans action », donnant tout son sens au thème choisi. Celui de la communauté musulmane a, quant à lui, insisté sur l’importance d’accords de paix réellement ancrés dans les réalités locales. Il a recommandé que les médiateurs évitent toute précipitation dans les négociations et que toutes les couches sociales — hommes, femmes, confessions religieuses, personnes vulnérables — soient associées au suivi et à la mise en œuvre des accords.
Le représentant du Peace Fellow a rappelé que « l’on ne peut pas oser la paix sans penser à ceux qui l’ont osée », citant notamment l’exemple de Mgr Christophe Munzihirwa. Pour lui, « la paix ne se décrète pas, elle se vit », et le dialogue doit rester au centre de toute démarche.
Le délégué de l’Église catholique a, de son côté, présenté une analyse de la situation sécuritaire dans l’Est du pays et un condensé du Pacte social pour la paix, soulignant le caractère global et inclusif de la démarche : « Oser la paix renvoie à une approche holistique où l’on doit tenir compte de tous les intervenants et de tous les facteurs pour construire un État de droit et de paix. »
La rencontre s’est terminée par des engagements personnels et collectifs des participants, suivis de la signature symbolique de l’Acte de paix, geste concret venant sceller la volonté commune « d’oser la paix ».

