22 Juillet 2016- 22 Juillet 2023, 7 ans exactement depuis que disparaissait le journaliste Jean Bigirimana. 7 ans après, sa famille, ses collègues et d’autres organisations internationales continuent de demander que justice soit rendue.
Reporter sans Frontières (RSF) a demandé au pouvoir, en place depuis trois ans, de sortir expressément de leur mutisme sur une affaire qui pourrait impliquer les autorités de l’époque.
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En effet, Jean Bigirimana est donc disparu dans un contexte de violations graves des droits de l’homme sous le défunt Président Pierre Nkurunziza.
“RSF s’associe de nouveau à la demande de justice des proches du journaliste Jean Bigirimana, disparu dans des circonstances troubles il y a sept ans. L’ouverture d’une véritable enquête indépendante, telle que demandée par RSF dans une pétition dès 2016, est nécessaire. Elle devrait, enfin, faire toute la lumière sur les responsabilités dans cette affaire. Il appartient au gouvernement du président Évariste Ndayishimiye de sortir de son mutisme à ce sujet et de s’en saisir. Le paysage médiatique doit retrouver son pluralisme, sa diversité et sa liberté. La quête de vérité et de justice dans la disparition du journaliste d’un des médias indépendants les plus lus du pays, Iwacu, en est une condition.” Sadibou Marong, Directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF.
Contexte
Jean Bigirimana était journaliste à « Iwacu », un des médias le plus lu du Burundi. Âgé seulement de 37 ans, il s’était rendu ce jour-là à Muramvya, une ville du nord-ouest du pays pour un rendez-vous professionnel avec une source. C’est là qu’il a été vu pour la dernière fois.
Selon sa veuve, Godeberthe Hakizimana, des dires de plusieurs témoins, “il aurait été embarqué par des agents des renseignements à bord d’un pick-up aux vitres teintées”.
Mais la police dément. Quelques jours plus tard, deux corps en mauvais état sont repêchés dans une rivière non loin. L’un d’eux serait celui de Jean Bigirimana.
Une plainte contre X est déposée par le journal Iwacu et les proches avec une demande de tests ADN sur les corps non identifiables. Les autorités n’ont jamais accédé à cette requête.
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À la suite de la disparition de son mari, la veuve de Jean Bigirimana devient alors la cible de plusieurs messages anonymes d’intimidation et de menaces et s’exile au Rwanda voisin.
Depuis, la vérité sur cette disparition n’a jamais été connue.
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