Le président burundais, Evariste Ndayishimiye, a accusé le Rwanda de soutenir des groupes terroristes responsables de plusieurs attaques sur le territoire de son pays. Dans une interview accordée à TV5 Monde, il a expliqué que, malgré les efforts diplomatiques du Burundi pour améliorer les relations avec son voisin, la situation sécuritaire demeure préoccupante en raison du soutien présumé de Kigali aux attaques terroristes.
Ndayishimiye a rappelé qu’en 2020, le Burundi avait ouvert ses frontières avec le Rwanda dans l’espoir de renouer les liens diplomatiques, en impliquant des experts pour faciliter le processus. Cependant, il a précisé que le Rwanda n’avait pas respecté les accords conclus et qu’aucune avancée tangible n’a été réalisée.
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Le Président a également exprimé sa frustration face au refus de Kigali de remettre les putschistes responsables des attaques contre son gouvernement, qui ont fui vers le Rwanda.
« Malheureusement, alors que le Rwanda refuse de remettre ces putschistes, ils organisent le terrorisme contre le Burundi », a déclaré Ndayishimiye.
Selon lui, ces groupes se sont infiltrés depuis le Rwanda, menant des attaques meurtrières et des actes de terrorisme dans son pays. Il a affirmé que le Rwanda soutenait et formait ces groupes, obligeant le Burundi à fermer ses frontières pour protéger ses citoyens.
Le président burundais a insisté sur le fait que la réouverture des frontières entre les deux pays dépendrait de la remise des putschistes par le Rwanda.
« Le jour où le Rwanda remettra ces putschistes, ce sera le jour où nous rouvrirons les frontières », a-t-il affirmé.
Le Burundi accuse également le Rwanda de soutenir le groupe rebelle RED-Tabara, responsable d’une attaque en décembre 2023 qui a fait 20 morts.
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Cette situation rappelle que les relations entre les deux pays voisins sont tendues depuis plusieurs années.
En 2015, le Burundi avait déjà fermé sa frontière avec le Rwanda, les deux pays s’accusant mutuellement de soutenir des groupes rebelles. Bien que les frontières aient été rouvertes en 2022, elles ont de nouveau été fermées en janvier 2024 en raison de l’escalade de l’insécurité.