Depuis l’annonce du soutien du gouvernement Rwanda aux rebelles du M23 en République Démocratique du Congo, la fissure entre les peuples des Grands-Lacs et plus particulièrement entre Congolais et Rwanda s’est largement ouverte. Des journalistes du Sud-Kivu et plus particulièrement de Bukavu s’engagent à renforcer la cohésion sociale malgré la tension qui règne dans le Grands-Lacs.
Dans sa campagne de sensibilisation sur la cohésion sociale et le vivre ensemble, La Prunelle RDC a rencontré des journalistes pour savoir comment s’impliquent-ils pour renforcer la cohésion sociale en RDC.
Les chevaliers de la plume du Sud-Kivu disent être prêts à mettre en œuvre des stratégies, dans leur travail au quotidien pour contribuer à la paix et la cohésion sociale dans la région de grand-lacs.
Ces professionnels des médias sont conscients qu’ils ont un rôle à jouer. Les journalistes s’engagent qu’à travers des émissions, articles, et journaux, ils doivent sensibiliser la population de la région sur la paix et la cohésion sociale.
Ces graves tensions observées dans la sous-région des Grands-Lacs ne doivent pas être attisées par la presse. Les journalistes doivent avoir des programmes qui amènent les peuples des Grands-Lacs à vivre ensemble.
« La tension qui règne dans le Grands-Lacs a un impact psychologique sur les jeunes, le développement et sur la situation socio-économique. Ces genres de tensions créent des problèmes de sous-emploi (chômage). Les conséquences sont assez négatives surtout sur la jeunesse. Ceci n’est pas une affaire d’une seule personne mais par contre de tout un collectif. C’est pourquoi, les journalistes doivent être ensembles afin de vérifier les informations et lutter contre les fake news. Ils doivent aussi faire attention aux messages propagés par les médias sociaux et également lutter contre les discours de haine », explique Coralie Pierret, journaliste de RFI, basée à l’Est de la RDC.
Pour Mapenzi Simon, Directeur de la Radio Communautaire de Bunyakiri (RCBu), la neutralité est un facteur primordial à ne pas négliger surtout avec des débats sur les questions de gouvernance.
« Nous, en tant que journalistes, nous devons créer des débats objectifs, en remettant sur les rails les invités, qui ont tendance à déborder avec des messages haineux opposant les deux nations. La tâche revient à nous journalistes d’établir la paix dans cette sous-région. Il est capital que les journalistes se réfèrent toujours aux principes qui les régissent dans ce métier. Nous devons garder la neutralité en vérifiant toute information et ses sources avant sa diffusion. Cela sera une grande contribution que nous pouvons apporter», indique Mapenzi.
Badibanga Poivre d’Arvor, journaliste au journal « Le Potentiel » lance un cri d’alarme à l’égard des journalistes et les appelle à ne pas baisser les bras pendant que la collaboration est loin d’être appliquée chez les voisins.
« La presse est un pouvoir incontesté et incontestable. Les vives tensions signalées entre les deux pays (le Rwanda et le Burundi) n’épargnent pas la RDC. La RDC risque de subir des effets néfastes. Nous, en tant que journalistes, ne devons pas baisser les bras et nous faire passer pour des impuissants en regardant les deux pays s’entremanger. Nous devons diffuser des informations qui appellent à la paix et en réveillant la conscience collective. Écrire des articles qui conscientisent les deux nations. C’est un grand rôle que nous avons, c’est nous qui devons éteindre ce feu », conclut Badibanga.
Tous ces journalistes appellent donc à un journalisme de paix qui sera bénéfique pour la sous-région de Grands-Lacs. Ces derniers appellent la population Rwandaise et Burundaise de ne pas se fier aux divergences des vue politiques des autorités, qui peuvent les diviser mais plutôt de vivre en harmonie.
Il faut rappeler qu’une vive tension est observée entre plusieurs pays de la sous-région de Grands-Lacs. Cette tension est à l’origine de la fermeture unilatérale de la frontière du Rwanda et du Burundi et cela depuis le 11 janvier 2024. Cette situation vient s’ajouter aux tensions entre la RDC et le Rwanda.
Suzanne Baleke
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