La localité de Kalembe, tombée aux mains des rebelles du M23 et de leurs alliés depuis le dimanche 20 octobre, a été reprise un jour plus tard par l’armée congolaise et les résistants Wazalendo. Ce lieu est le théâtre d’intenses affrontements entre l’armée régulière et le M23.
Réagissant à cette recrudescence des violences qui a permis aux rebelles de gagner du terrain, l’ancien député national élu de Goma, Jean-Baptiste Kasekwa, s’est exprimé à La Prunelle RDC.
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Il dénonce l’ « irresponsabilité » du gouvernement central, qui, selon lui, n’a pas su protéger les citoyens et leurs biens, facilitant ainsi la progression de l’ennemi dans plusieurs territoires du Nord-Kivu.
Pour lui, cette avancée démontre que le gouvernement de Kinshasa n’a pas su tirer profit du cessez-le-feu instauré le 4 août dernier.
Kasekwa affirme que cela prouve l’échec du plan diplomatique en faveur de la RDC, ce qui nécessite la mise en place d’un plan B pour contrer la menace des rebelles.
« C’est une déception qui montre qu’après ces quelques mois d’accalmie, nous risquons d’assister à la chute d’autres grandes agglomérations, comme cela s’est produit à Bunagana. La chute de Kalembe démontre l’irresponsabilité du gouvernement central dirigé par Tshisekedi. Si les populations continuent à être abandonnées à ce rythme, nous pouvons conclure qu’il a échoué. Il faudra concevoir une autre méthode pour sauver le pays », a-t-il déclaré.
Kasekwa explique que la progression des rebelles rappelle la situation de l’époque du RCD, une période dont le pays a eu du mal à se relever.
« Kinshasa livre le pays à un grand danger. Il est temps de prendre conscience de la gravité de la situation et de se mobiliser pour imposer une sortie réaliste et pragmatique, plutôt que de rester impuissants face à la fuite des populations devant l’occupation de notre territoire par des forces étrangères », a-t-il ajouté.
Des pistes pour sauver le pays ?
Selon l’ancien député national Jean-Baptiste Kasekwa, il faut explorer d’autres voies pour sauver le pays déjà envahi.
« Tshisekedi n’a pas les capacités nécessaires pour mener les FARDC à la victoire. Il est impératif de trouver d’autres solutions. Quoi qu’il en soit, nous n’accepterons plus jamais d’accords de mixage ou de brassage qui ont déjà mis notre pays à genoux », a-t-il affirmé.
Il estime qu’il est nécessaire de mener de nouvelles réformes au sein des forces armées congolaises, d’encadrer davantage les populations et de mettre fin aux démarches diplomatiques qui ont prouvé leur inefficacité.
Il est important de rappeler que les relations entre la RDC et le Rwanda sont tendues depuis plusieurs années en raison de la guerre à l’est du Congo. Les deux pays s’accusent mutuellement : Kinshasa reproche à Kigali de soutenir le M23, des accusations toujours démenties par le Rwanda, qui accuse à son tour la RDC de collaborer avec les FDLR, une menace pour Kigali, selon le président Kagame. Aucune solution diplomatique n’a encore été trouvée pour rétablir la paix à l’est de la RDC.
Freddy Ruvunangiza, depuis Goma