À l’occasion de la Journée mondiale du bégaiement, célébrée chaque 22 octobre, La Prunelle RDC a échangé avec Vinciane Ntabala, journaliste, présentatrice et reporter au sein de la rédaction. Une voix parfois confrontée à des défis, mais jamais éteinte.
Vinciane a grandi dans une famille où le bégaiement est une réalité partagée. Elle et son petit frère vivent ce trouble au quotidien. « Ça crée parfois des tensions à la maison, mais j’apprends à vivre avec, comme au travail », confie-t-elle.
Pour elle, le bégaiement n’est pas un défaut et ne constitue pas un obstacle professionnel.
« Tout le monde a ses défauts. Pour moi, ce n’est pas un obstacle », affirme-t-elle. Grâce à des séances de coaching, Vinciane a appris à maîtriser son élocution : « Le bégaiement, c’est un jeu avec les mots. J’évite certaines consonnes comme le S ou le C, et si je les rencontre, je ralentis la lecture et je continue », explique-t-elle.
Malgré ses progrès, elle déplore les moqueries que subissent les personnes qui bégaient, souvent perçues comme limitées. « Ce n’est pas parce qu’on parle différemment qu’on pense moins bien », rappelle Vinciane, qui incarne pourtant le contraire par son travail et sa détermination.
Pour elle, cette journée est une occasion de sensibiliser la communauté aux efforts fournis pour communiquer.
« La courtoisie et la patience changent tout », souligne-t-elle, tout en adressant un message aux personnes bègues : « Bégayer n’est pas une excuse pour ne pas vivre ses rêves et passions. C’est une particularité, parfois même une force. On choisit nos mots avec soin ». Elle ajoute : « Je prie qu’ils puissent être entourés de bonnes personnes, comme moi ».
Vinciane appelle également à plus d’inclusion et de soutien : « Le gouvernement peut rester muet, mais les communautés doivent nous tendre la main, sans jugement », martèle-t-elle.
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Le thème de la Journée mondiale du bégaiement 2025, « Fortes de leur diversité, les personnes qui bégaient s’unissent pour agir », vise à sensibiliser sur ce trouble de la parole, briser les préjugés et mettre en avant l’unité et l’action des personnes concernées.
Divine Busime