Dans le panthéon des entraîneurs de football, certains noms sont synonymes de palmarès clinquants ou de révolutions tactiques. D’autres, comme Manuel Pellegrini, s’illustrent par un art plus subtil : celui de construire patiemment, de faire éclore le potentiel caché, et surtout, d’inscrire des premières historiques dans la mémoire de clubs entiers.
Du Villarreal CF au Real Betis, en passant par Málaga, Pellegrini a laissé une trace indélébile : celle d’un architecte du succès, bâtissant dans la durée des équipes audacieuses, organisées et ambitieuses.
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Villarreal : le rêve européen prend vie
L’aventure européenne de Villarreal débute sous la houlette du technicien chilien. En 2005, ce « sous-marin jaune » au palmarès modeste accède pour la première fois à la Ligue des Champions. L’exploit est immense. Et pourtant, ce n’était qu’un prélude : la saison suivante, le club atteint les demi-finales, ne s’inclinant que face à Arsenal, dans une campagne aussi brillante qu’émotive.
Málaga : un conte de fées moderne
Arrivé en 2010 dans un club andalou en quête de stabilité, Pellegrini va là encore écrire l’histoire. Grâce à un projet sportif cohérent et à des talents bien utilisés – dont un certain Isco –, Málaga se qualifie pour la Ligue des Champions 2012-2013. L’équipe brille jusqu’en quart de finale, éliminée dans les arrêts de jeu par le Borussia Dortmund, au terme d’un match controversé resté dans toutes les mémoires. Pour un club novice à ce niveau, la performance est magistrale.
Real Betis : redonner une âme à un géant endormi
Plus récemment, c’est au Real Betis Balompié que Pellegrini déploie ses talents. Après avoir remporté la Copa del Rey, il guide le club jusqu’à la finale de la Conférence League 2025 – une première dans l’histoire du Betis. Même si le titre européen échappe de peu, le symbole est fort : Pellegrini a de nouveau hissé une équipe au-delà de ses limites habituelles.
Un bâtisseur au style inimitable
Ce qui distingue Manuel Pellegrini, ce n’est pas seulement son palmarès, mais sa méthode. Loin du tumulte, il incarne un leadership serein, basé sur la vision du jeu, le respect du ballon et la confiance donnée aux joueurs. Là où d’autres construisent sur le spectaculaire, Pellegrini choisit la solidité, la cohérence et l’intelligence collective.
Il ne brille pas dans les médias, mais ses équipes brillent sur le terrain. Il ne court pas après les projecteurs, mais ses résultats parlent pour lui.
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Un héritage vivant
À 71 ans, Manuel Pellegrini n’a plus rien à prouver. Et pourtant, il continue de faire progresser les clubs, saison après saison. Son parcours n’est pas celui d’un simple entraîneur à succès : c’est celui d’un passeur d’histoires, d’un ingénieur du rêve européen, dont les œuvres resteront gravées dans le cœur des supporters.
Oui, il est temps de mettre du respect sur le nom de Manuel Pellegrini.