Le Directeur de la Division de la Coordination des opérations humanitaires, et Représentant du bureau de OCHA à Genève M. Ramesh Rajasingham, a entamé depuis ce 12 Mars 2024 sa visite de travail à l’Est de la République démocratique du Congo. Ce mercredi 13 Mars, il a effectué une visite aux sites des déplacés de Lushagala et Bulengo, des sites des déplacés situés à quelques kilomètres à l’ouest de la ville de Goma au Nord-Kivu.
Sur place, ce dernier s’est d’abord entretenu avec les organisations impliquées dans la réponse humanitaire et les personnes affectées par la crise. Leurs échanges ont essentiellement tourné autour de la crise et les mécanismes mis en place par les humanitaires et les partenaires pour répondre à la crise et comprendre les besoins essentiels des déplacés.
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Devant les déplacés, M. Ramesh s’est dit très préoccupé par la situation des milliers des déplacés dans les sites.
« Je viens de rencontrer les personnes déplacées et d’observer par moi-même la situation humanitaire déplorable dans les sites de personnes déplacées autour de Goma. J’ai compris qu’il y avait plus de 250.000 personnes déplacées, plusieurs fois, qui étaient arrivées seulement le mois dernier. Tous ont subi des violences, tous ont des besoins humanitaires importants. J’ai observé une situation insupportable et qui dure depuis plus de 30 ans. J’ai écouté les peurs énormes, notamment des femmes, sur les violences basées sur le genre et le risque d’attaque sur leur protection. Les groupes armés, les hommes en armes, sont responsables. On ne peut pas laisser faire ça aux populations civiles. Les déplacements ainsi, plusieurs fois, rendent les personnes foncièrement vulnérables. Ultimement, les personnes ne souhaitent pas de l’assistance humanitaire. Elles veulent la paix, elles veulent rentrer chez elles, elles veulent du développement, mais en attendant, elles ont faim », a-t-il déploré.
Et de poursuivre:
« Je viens de rencontrer une femme âgée qui, elle, m’a fait la demande de nourriture. Elle n’avait pas été enregistrée sur les sites d’où elle venait. Elle n’a pas pu être assistée depuis son arrivée après les violences du 7 février. J’ai aussi eu la chance de rencontrer les partenaires humanitaires et de contribuer à la lutte contre la violence ».
Les déplacés, à leur tour, disent vivre un calvaire dans le site suite à la promiscuité des sites déplacés et cela exhibe les enfants surtout les filles aux viols. Nombreux expriment le vœu de retourner chez eux.
« Nous avons faim, le manque d’abris, pas des kits d’hygiène ou même des médicaments et à cause de cette situation, nous ne savons pas répondre jusque-là à nos besoins. C’est pourquoi nous sommes en train de solliciter les humanitaires et tous les partenaires d’intervenir. Mais le grand besoin pour nous reste de retourner chez-nous pour qu’on puisse vaquer librement à nos travaux », explique Mme Butera, Vice-présidente du camp des déplacés de Buhimba.
Les humanitaires impliqués dans la réponse humanitaire ont quant à eux évoqué un gap d’intervention. Moins de 40% des déplacés sont assistés sur plus de 25 milles que compte le nouveau camp de Buhimba où interviennent les ONG OXFAM et MSF.
« Presque toutes les interventions sont concentrées à Lushagala. C’est pourquoi les besoins sont encore énormes et nous sollicitons le renforcement de la coordination santé et du Wash, il y a aussi des cas de choléra qu’on doit couvrir en terme de gap au-delà de cela on doit aussi accentuer la promotion en hygiène parce que c’est un facteur qui commence à être oublié que ça soit à Lushagala ou à Buhimba. C’est donc une nécessité où on doit s’investir ».
Rappelons qu’après le tour de la Province du Nord-Kivu où il a rencontré les autorités provinciales, le Directeur de la Coordination de OCHA se rendra ensuite au Sud-Kivu où il rencontrera les responsables de la MONUSCO, les donateurs et les acteurs humanitaires.
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Les discussions porteront sur les dispositions pratiques à mettre en place pour garantir la continuation des opérations humanitaires, en toute sécurité et dans le respect des principes humanitaires, après le retrait de la MONUSCO.
3 commentaires
Je suis gentil kayeri étudiant de l’ISTA goma et coordinateur de la »initiative MWANA SOMA. Une initiative purement humanitaire qui intervient pour rendre assistance les enfants orphelins et ceux en difficultés
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