Les Conseils communaux de la jeunesse de Goma et Karisimbi ainsi que le Conseil territorial de la jeunesse de Rutshuru (Nord-Kivu) tirent la sonnette d’alarme face à la dégradation sécuritaire persistante dans l’Est de la RDC.
Dans un communiqué conjoint publié ce 22 août et consulté par La Prunelle RDC, ces structures dénoncent ce qu’elles qualifient « d’inefficacité » des récents accords de paix, notamment l’Accord de Washington entre Kinshasa et Kigali et l’Accord de principes entre le gouvernement congolais et la coalition rebelle AFC-M23, tout en appelant la communauté internationale à des actions concrètes.
« Les capacités militaires des rebelles de la coalition AFC-M23, appuyés par le Rwanda, se renforcent dans les zones sous occupation malgré les négociations de Washington et Doha », alertent ces jeunes. Ils dénoncent également le « recrutement forcé dans les milieux de populations » pour renforcer les dispositifs militaires du M23.
Selon eux, la situation sur le terrain remet en question les efforts engagés et montre un écart notable entre les engagements des parties, alimentant « l’incertitude chez les populations meurtries qui doutent de la crédibilité de ces initiatives visant à ramener la paix ».
Ces jeunes saluent toutefois la convocation d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU à la demande des États-Unis, ainsi que l’intention de la Belgique d’inscrire la question sécuritaire et humanitaire de l’Est de la RDC à l’agenda de l’Union européenne.
Concernant la médiation du Qatar, ils estiment que le projet d’accord suscite de nombreuses interrogations et rappellent que Doha devrait véritablement s’inspirer du processus de Nairobi et de la résolution 2773. « Le capitaine veut faire chavirer le bateau », avertissent-ils.
Ils exhortent également le gouvernement congolais à ne pas donner la prime aux crimes et insistent sur l’élargissement des discussions à d’autres acteurs internationaux crédibles, ainsi qu’à la participation effective de la société civile et des structures féminines.
Cette dénonciation intervient alors que se tient à Doha, au Qatar, le 6ᵉ round des pourparlers entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23, visant à trouver une issue au conflit qui oppose les deux parties.