Le sociologue Emmanuel Nfizi, enseignant à l’Université Officielle de Bukavu (UOB), réagit à la signature, ce mercredi, de l’Accord de paix et de prospérité entre la République démocratique du Congo et le Rwanda. Alors que plusieurs chancelleries saluent une avancée diplomatique majeure, l’universitaire met en garde contre « l’illusion » et appelle les dirigeants congolais à faire preuve de lucidité.
Selon lui, l’accord signé à Washington ne portera ses fruits que si les engagements pris sont appliqués avec sérieux.
« L’Accord de paix de Washington ne sera efficace que si la RDC choisit la lucidité plutôt que l’illusion », prévient Nfizi Emmanuel, rappelant que les promesses de paix ne suffisent pas sans une volonté politique forte.
Sur le papier, ce traité se présente comme un cadre global combinant paix, sécurité, stabilité et développement, un objectif longtemps attendu pour l’Est de la RDC. Pour Nfizi, il pourrait constituer un tournant réel, mais à deux conditions : l’absence d’hypocrisie et une mise en œuvre rigoureuse.
L’universitaire met en garde contre un simple « triomphe diplomatique médiatique » qui flatterait les dirigeants sans changer la réalité sur le terrain.
« Ce n’est pas un cadeau, c’est un pari sur l’avenir. Et ce pari doit être joué avec honnêteté, transparence et une volonté réelle de servir le peuple », insiste-t-il.
L’Accord de Washington est présenté comme un jalon majeur pour la région des Grands Lacs. Mais, comme le souligne le sociologue, son succès dépendra davantage des actes posés dans les prochains mois que des discours enthousiastes qui entourent sa signature.
Denise Neema & Ricardo Bishweka

