Cinq mois après la signature de l’accord de paix de Washington le 27 juin 2025 entre la RDC et le Rwanda, la mise en œuvre reste fragile et inégale, selon un rapport d’évaluation consulté par La Prunelle ce lundi 1er décembre 2025. Basé sur plusieurs références officielles, notamment les déclarations de la RDC, du Rwanda et de l’Union Africaine, le document révèle que les engagements pris par les parties tardent à se concrétiser.
Sur les 30 tâches attribuées dans le cadre de l’accord :
- RDC : sur 26 tâches, seulement 16 ont été exécutées, soit 22,1 % de taux global et 35,9 % de taux partiel ;
- Rwanda : sur 22 tâches, 13 ont été partiellement exécutées, soit 22,1 % de taux global et 38,4 % de taux partiel ;
- Communauté internationale : les 7 tâches qui lui étaient attribuées ont été réalisées.
Le rapport note toutefois quelques avancées positives entre le 1er et le 30 novembre 2025 :
- Signature du Cadre d’Intégration Économique Régionale le 8 novembre par la RDC et le Rwanda, montrant que la paix est également envisagée comme base de coopération économique ;
- Accord-cadre entre le gouvernement congolais et l’AFC-M23 signé le 15 novembre au Qatar pour mettre fin au conflit ;
- Fonctionnement régulier du JSCM (Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité) et du JOC (Comité de surveillance conjointe), assurant une continuité institutionnelle dans le suivi de l’accord.
Cependant, les tâches prioritaires restent en retard, notamment la neutralisation des FDLR et la levée des mesures défensives rwandaises, prévues initialement entre le 1er et le 30 octobre 2025. Bien que les FARDC aient lancé une campagne de sensibilisation pour inciter les éléments des FDLR à déposer les armes, ces derniers refusent de se rendre, attendant un dialogue avec le Rwanda.
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Parallèlement, les affrontements armés entre FARDC et AFC-M23 se poursuivent malgré l’accord-cadre du 15 novembre 2025. L’accès humanitaire reste limité, la réouverture de l’aéroport de Goma pour faciliter l’acheminement de l’aide étant toujours en attente, malgré les besoins pressants des populations vulnérables.
Le rapport pointe également la brièveté et le manque de profondeur des comptes rendus des réunions du JOC et du JSCM, chargés respectivement de superviser les différends liés à l’accord et la neutralisation des FDLR.

