À la veille de la finale de la Coupe du Président, le ministre des Sports et Loisirs, Didier Budimbu, a annoncé une prime exceptionnelle de 50.000 dollars au champion de l’Entente Provinciale de Football de Kinshasa (EPFKIN), suscitant de vives critiques pour favoritisme.
Alors que l’AS Simba de Kolwezi remportait, ce dimanche 20 juillet 2025, la Coupe du Président face au FC MK de Kinshasa et recevait une enveloppe officielle de 250.000 dollars, un autre geste du ministre Budimbu a déclenché une vague de protestations au sein du monde sportif congolais.
Le ministre a en effet décidé d’octroyer une prime spéciale de 50.000 dollars au vainqueur de l’EPFKIN 2024-2025, après que celui-ci n’ait reçu que 2.000 dollars dans un premier temps. « Indigné par la piètre somme remise au champion de l’EPFKIN, Didier Budimbu a tenu à honorer l’équipe avec un chèque de 50.000 dollars américains », a précisé sa cellule de communication.
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Ce geste est perçu comme une injustice flagrante par plusieurs acteurs du sport congolais, alors que d’autres ententes provinciales — notamment celles de Bukavu, Goma ou Kalemie — peinent à obtenir un quelconque appui financier du ministère. À ce jour, plusieurs champions provinciaux n’ont jamais reçu de prime, même symbolique.
« La RDC compte plus de 30 ententes urbaines de football, mais le ministre honore uniquement Kinshasa. Depuis sa nomination, il n’a jamais visité d’autres provinces du pays. Il est uniquement focus sur la capitale », a réagi sur Facebook le journaliste sportif Alpha Dibwe.
Comme lui, de nombreux sportifs dénoncent une gestion déséquilibrée et politisée du sport national. Certains pointent également du doigt les récents partenariats signés par le ministère avec des clubs européens, jugés coûteux et peu bénéfiques pour le football local.
Pour ces critiques, le geste en faveur du champion de l’EPFKIN révèle une gouvernance partiale et alimente un sentiment d’abandon parmi les ligues provinciales. Ils appellent à une implication urgente du président de la République ou des parlementaires pour exiger des comptes au ministre Budimbu.
Ce nouvel épisode vient accentuer le malaise grandissant entre le ministère des Sports et les acteurs du football de l’intérieur du pays, qui se sentent marginalisés dans les politiques sportives nationales.
Séraphin Mapenzi