L’Alliance Fleuve du Congo/Mouvement du 23 Mars (AFC-M23) estime « inopportun » l’appel lancé par la France en faveur de la réouverture de l’aéroport international de Goma. Le mouvement rebelle considère que cette initiative devrait émaner des pourparlers en cours à Doha, sous la facilitation des États-Unis et de l’Union africaine.
Dans un communiqué publié mardi 30 octobre, l’AFC-M23 déplore la position française et rappelle que, selon elle, c’est le gouvernement congolais qui a délibérément fermé l’espace aérien au-dessus des zones sous son contrôle.
« Les attaques répétées de drones des forces de Kinshasa et la destruction d’avions humanitaires à Walikale sont des actes perpétrés par le gouvernement congolais. Il a fermé l’espace aérien pour faire voler librement ses drones et des avions qui ciblent nos populations », accuse le mouvement.
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Selon l’AFC-M23, la situation humanitaire ne justifie plus une telle réouverture. Le groupe affirme que « les déplacés de guerre ont déjà regagné leurs habitations d’origine », estimant qu’il n’y a plus d’urgence humanitaire dans la « région libérée ».
De son côté, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a estimé que la question devait être abordée dans le cadre des négociations.
« Comme l’AFC-M23 n’était pas représentée à Paris, cette question ne pouvait pas être soulevée. Les parties concernées doivent s’asseoir pour discuter de la réouverture de l’aéroport de Goma, et non le contraire », a-t-il déclaré, insistant sur le rôle central de Doha et Washington dans le processus de paix.
L’AFC-M23 appelle la communauté internationale à ne pas « faire de cadeaux à un régime qui viole ses engagements de cessez-le-feu et privilégie une solution militaire à un conflit politique », accusant Kinshasa de prolonger les souffrances des civils.
Le mouvement met également en garde la France contre « l’influence des lobbies humanitaires qui s’enrichissent sur le dos des anciens déplacés autour de Goma », affirmant que « certaines de ces organisations ont contribué à la survie de groupes armés, y compris les FDLR ».
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L’AFC-M23 exhorte enfin Paris à éviter toute position « pouvant rappeler aux peuples de la région des Grands Lacs leur passé douloureux », tout en réitérant son « engagement à protéger et à défendre les populations civiles ».
Pour rappel, une conférence internationale sur la paix dans la région des Grands Lacs s’est tenue jeudi 30 octobre 2025 à Paris, réunissant plusieurs personnalités politiques, dont des représentants de la République démocratique du Congo.
Les discussions ont notamment porté sur la sécurité régionale, la situation humanitaire et la réouverture de l’aéroport international de Goma.

