Le parti politique Alliance des Nationalistes pour un Congo Émergent (ANCE) plaide pour l’amélioration du système de gouvernance et du cycle électoral en République démocratique du Congo. Lors d’une matinée politique tenue à Kinshasa le vendredi 27 décembre 2024, ce parti de l’Union Sacrée de la Nation a souligné l’importance de répondre aux contraintes logistiques, politiques, sécuritaires et juridiques auxquelles fait face l’organisation des élections.
L’Autorité Morale de l’ANCE, Norbert Basengezi Katintima, a insisté sur la nécessité de préparer les élections de 2028 en mettant en place des réformes adéquates. « L’avenir se prépare dès aujourd’hui », a-t-il affirmé.
Pour Katintima, cette préparation passe par des réformes audacieuses, tant au niveau de la Constitution que des lois connexes, en particulier celles liées à l’organisation électorale. Il a également partagé des propositions concrètes visant à améliorer le système électoral du pays.
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Fort de son expérience acquise au fil des années dans l’organisation des élections en RDC, Katintima a souligné l’importance de tirer parti des compétences de divers acteurs pour assurer le succès des réformes constitutionnelles en cours.
Plutôt que de simplement soutenir l’initiative du président de la République de modifier ou de réviser la Constitution, Katintima et l’ANCE ont appelé à un débat national sur les réformes électorales.
Ce débat, orienté vers l’intérêt général, aborde des thèmes tels que le fichier électoral, la composition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), l’inclusion du genre, la question de la nationalité, ainsi que les élections législatives, sénatoriales, provinciales, et des gouverneurs.
« Ces réformes doivent renforcer la confiance des parties prenantes dans l’organisation des élections et garantir la stabilité des institutions en RDC. Des options claires doivent être définies sur la possibilité de réviser ou de changer la Constitution, le modèle de gestion électorale et les modalités de création des commissions envisagées dans ces réformes », a déclaré Katintima.
L’ANCE s’est déclarée prête à participer à la commission chargée de réfléchir au changement ou à la révision de la Constitution, annoncée par le président Félix-Antoine Tshisekedi. Parmi les réformes préconisées, le parti propose notamment que la CENI soit composée d’experts neutres et non de politiciens, ainsi que l’organisation d’un recensement de la population congolaise.
« Nous avons abordé des questions essentielles telles que la nationalité et les modes de scrutin. Par exemple, nous avons connu plusieurs systèmes électoraux : l’élection indirecte sous Kasavubu, l’élection directe à deux tours en 2006, puis à un tour depuis 2011. Ces évolutions montrent la nécessité d’innover. L’ANCE s’oppose au maintien du moratoire sur la nationalité adopté par l’Assemblée nationale en 2007. Elle prône une discrimination positive en faveur des femmes pour concrétiser l’article 14 de la Constitution. Par ailleurs, il est impératif de disposer d’une logistique électorale adaptée pour éviter des délais inappropriés », a expliqué Katintima.
Dans son document de propositions, l’ANCE affirme vouloir apporter son expertise pour garantir le succès des élections législatives et présidentielles. Norbert Katintima, ancien vice-président de la CENI et actuel sénateur, dispose de vingt ans d’expérience dans le domaine électoral, ayant contribué à l’organisation des élections de 2011 et 2018 aux côtés de Corneille Nangaa.
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Les acteurs de la Société civile ont longtemps plaidé pour une réforme de la CENI, qu’ils estiment être sous influence du pouvoir en place. L’ANCE appelle tous les citoyens disposant d’avis contraires à contribuer activement à ce processus, dans l’esprit de promouvoir le développement national.