Depuis le vendredi 25 juillet 2025, une directive du gouvernement congolais interdit aux compagnies aériennes d’accepter les documents de voyage – notamment les laissez-passer et titres CEPGL – délivrés dans les zones de l’Est de la RDC actuellement sous contrôle du mouvement rebelle M23. Désormais, seuls les détenteurs d’un passeport biométrique valide peuvent embarquer sur les vols nationaux et internationaux.
La mesure, déjà appliquée par des compagnies telles que Kenya Airways, s’applique à tous les vols au départ de ces régions. Elle vise à renforcer le contrôle de l’État sur les mouvements de personnes dans une zone d’insécurité persistante.
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Mais sur le terrain, cette décision suscite une vague d’indignation. À Bukavu, une agence de voyage, sous anonymat, parle d’une « mesure brutale et précipitée », appliquée sans communication officielle préalable aux opérateurs du secteur.
« C’est une mesure qui crée des conflits entre les agences et les passagers. Nous n’avons reçu aucune notification, mais nous sommes en première ligne face à la colère des voyageurs », explique un responsable de l’agence.
De nombreux passagers, ayant acheté leurs billets plusieurs jours voire plusieurs mois à l’avance, se retrouvent bloqués, leurs documents devenus subitement non valides. L’agence déplore également l’absence d’alternatives concrètes.
Dans les villes comme Bukavu et Goma, l’obtention d’un passeport demeure un véritable parcours du combattant. Faute de structures locales efficaces, certains citoyens sont contraints de se rendre jusqu’à Kinshasa pour faire établir leur passeport biométrique.
« Cette mesure est déconnectée des réalités. Elle pénalise une population déjà vulnérable face à la crise sécuritaire et aux lenteurs administratives », ajoute l’agent.
Malgré les objectifs sécuritaires affichés, la mise en œuvre de cette directive soulève de vives inquiétudes humanitaires et logistiques. Les agences de voyage plaident pour un dialogue urgent avec les autorités, appelant à un réajustement de la mesure ou à un accompagnement transitoire, afin d’éviter une nouvelle escalade de tensions dans cette partie déjà fragilisée du pays.
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