Lors du Sommet de la diaspora 2025, tenu le 20 décembre à Accra, le président ghanéen John Dramani Mahama a appelé les pays africains à se libérer du récit occidental hérité de la colonisation, plaidant pour une souveraineté intellectuelle, historique et culturelle du continent, fondée sur l’unité africaine.
S’exprimant devant les délégués réunis dans la capitale ghanéenne, le chef de l’État a dénoncé la persistence d’une influence occidentale qui, selon lui, ne se limite plus aux domaines économique et politique, mais s’exerce également sur le champ narratif et culturel. Pour John Mahama, l’Afrique ne saurait prétendre à une indépendance véritable tant que son histoire continue d’être racontée à travers des prismes extérieurs.
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« Par l’unité, nous pouvons écrire notre propre histoire et éliminer le récit que les oppresseurs nous ont imposé », a-t-il déclaré, appelant à un sursaut de conscience collectif des dirigeants et des peuples africains.
Le président ghanéen a insisté sur le fait que la réappropriation du passé africain n’est pas une démarche nostalgique, mais une nécessité stratégique. Selon lui, la mise en lumière des récits longtemps marginalisés par l’histoire coloniale permettrait au continent de forger une identité propre et de renforcer son influence sur la scène mondiale.
Pour concrétiser cette vision, John Mahama a mis en avant plusieurs leviers essentiels :
- La lucidité collective, afin d’identifier et déconstruire les mécanismes d’influence qui entretiennent la division entre les États africains ;
- La détermination politique, en faisant de l’unité africaine une priorité au-delà des clivages linguistiques et géographiques ;
- La transmission historique, à travers la valorisation des archives africaines et des traditions orales pour contrer les clichés persistants.
Reconnaissant les cicatrices laissées par l’histoire et les forces qui fragilisent la cohésion du continent, le président ghanéen a toutefois conclu sur une note d’espoir, affirmant que l’Afrique dispose d’une capacité intrinsèque à se rassembler autour de racines communes.
Le sommet se poursuit ainsi sur une interrogation centrale : l’Afrique de 2025 est-elle prête à reprendre la plume pour écrire elle-même son destin ?
Joseph Aciza

