Au moins 30 jeunes acteurs cinéastes des provinces du Nord et du Sud-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo, bénéficiaires de la formation de « Accountability Lab » (AL) ont été outillés sur les différents mécanismes liés à la production des films, réalisation des films, le réseautage, la question de recherche de financement et aussi la présentation du dossier.
C’était au cours d’un master class organisé par AL-RDC en collaboration avec la maison de Production « Bimpa » basée à Kinshasa, ce mardi 2 juillet 2024 à Labotte, dans la commune d’ibanda, ville de Bukavu.
Le Directeur pays de « Accountability La »b RDC, Loketo Evariste Ours explique que la raison de la tenue cet atelier est d’échanger sur les défis du Cinéma.
Les défis étant tant nombreux, celui-ci a trouvé un intérêt particulier d’établir une collaboration et un échange d’expériences entre les grands cinéastes de « Bimpa Production » et les jeunes cinéastes de l’Est.
« On s’est dit que c’est utile de se rencontrer et d’échanger l’expérience des boursiers mais aussi d’autres acteurs et Cinéastes pour discuter autour de la production des films, réalisation des films, le réseautage, la question de recherche de financement et aussi la présentation du dossier. On a eu plus de 100 candidatures parmi lesquelles 30 ont été retenues et 30 projets en synopsis, qui ont été soumis. Cet événement a été réalisé grâce à la collaboration entre AL RDC et la maison de production Bimpa, dirigée par Tshoper Kabambi à Kinshasa. Nous avons organisé cet atelier d’échange car les défis du Cinéma sont nombreux. La RDC reste un pays où les artistes du cinéma n’ont pas de soutien. Ces occasions se présentent rarement où il faut qu’il y ait des sources d’inspiration ou des conseils. Cette activité reste une occasion, un moment opportun de connecter nos différents collaborateurs d’avoir des perspectives dans le développement du Cinéma, et beaucoup plus le leadership dans la sous-région et dans l’ensemble de l’Afrique», explique Evariste Loketo à La Prunelle RDC .
Le plus grand souci du Directeur de AL-RDC, c’est de voir le Cinéma d’Afrique et plus particulièrement le cinéma congolais être considéré aux yeux du monde comme une mesure ou un outil de changement, un pouvoir économique et de développement de la communauté.
AL-RDC invite les jeunes cinéastes de l’Est, plus particulièrement ceux du Nord et Sud-Kivu à braver la peur et à se lancer dans le monde cinématographique en travaillant en synergie.
« Les jeunes doivent se découvrir. Les artistes et les cinéastes en particulier, sont porteurs du changement. Chers jeunes, unissons-nous, travaillons et engageons-nous pour contribuer au changement dans notre pays à travers le Cinéma. Le réseautage est tellement important pour promouvoir et répandre le cinéma congolais dans le monde. Nous attendons la révolution », conclut-il.
Le cinéma congolais a un avenir !
De son côté, Tshoper Kabambi, Directeur de la maison de production « Bimpa » basée à Kinshasa qui est une boîte de travail pour la production, l’émergence, la visibilité et la promotion du Cinéma, indique que son équipe et lui, mènent une grande lutte afin que le Cinéma Africain prenne une certaine ampleur dans le monde.
Ce dernier souhaite que le cinéma produit en RDC donne la vraie image du pays. Comparativement aux années passées. Les jeunes sont plus éveillés et sont prêts à travailler dur en vue de voir le Cinéma se développer en RDC, estime-t-il.
« Mon équipe et moi faisons beaucoup de choses. On a créé un festival qui sera à sa 11ème édition cette année, nous sommes en train de voir comment l’étendre pour que ça soit installé partout en RDC. Hormis cela, amener au moins 10 à 15 cinéastes à Kinshasa pendant la période du festival. Nous sommes en train de détecter les talents et essayer de les produire du mieux que nous pouvons et faire le renforcement de capacités. C’est un combat qui doit être mené ensemble. Les journalistes, les politiciens, tout le monde doit mettre la main à la pâte pour que notre pays change de cinéma et que ce dernier porte l’image du pays. Il faut dire que le cinéma africain souffre de beaucoup de choses mais c’est très enrichissant qu’il y ait beaucoup d’histoires. C’est l’Afrique qui fournit au monde les histoires; tout ce que je vois, c’est un verre à moitié plein et non à moitié vide, les jeunes se réveillent, ils apprennent et font le premier pas. Ce qui va faire qu’on aille loin. J’ai remarqué que les jeunes ont l’éveil de la conscience et la volonté de travailler. Je pense que le Cinéma a un avenir », dit pour sa part Tshoper Kabambi.
Notons que Amida Balega Suzanne, une jeune Boursière de « Accountability Lab », réalisatrice du film « Adhoka » a pris part à cet atelier.