Le Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud-Kivu s’indigne de la lenteur des négociations de paix en cours à Doha entre la République Démocratique du Congo (RDC) et la coalition armée AFC-M23 soutenue par le Rwanda, affirmant que les discussions « n’avancent pas » alors que la population de l’Est du pays continue de souffrir.
Dans une correspondance rendue publique lundi 8 septembre 2025 et consultée par La Prunelle RDC ce mardi 9 septembre, la société civile déplore l’absence de résultats concrets après plusieurs semaines de discussions au Qatar.
« Les délégations de la RDC, de la coalition AFC-M23 et du Rwanda viennent de faire deux semaines sans issue. Cela fait que la société civile du Sud-Kivu n’a pas confiance en ce que la médiation menée par le Qatar peut apporter », peut-on lire dans ce document, qui s’interroge sur « l’efficacité » de ces pourparlers.
L’organisation rappelle que d’autres processus diplomatiques semblent également bloqués, citant Washington, Luanda et Nairobi.
La société civile insiste sur sa participation aux initiatives de paix, jugeant crucial que la voix des communautés locales soit entendue.
« La Société Civile ne cessera jamais d’exiger sa participation aux différentes initiatives de paix en cours. Tant qu’elle sera exclue, la voix du peuple ne sera pas prise en compte dans les accords qui seront signés », souligne le communiqué.
Le Bureau de coordination plaide aussi pour l’implication du Parlement, estimant que cette institution représentative du peuple est « mise de côté » dans les actuelles démarches, alors même que la RDC attend la paix depuis plus de trente ans.
L’organisation alerte en outre sur des menaces à l’unité nationale, dénonçant un Est du pays « sacrifié face aux visées expansionnistes du Rwanda », ce qui ferait courir le risque de la balkanisation.
Elle appelle par ailleurs le gouvernement congolais à informer régulièrement la population sur l’état des discussions de Doha afin d’éviter « tout malentendu » et de garantir une paix « transparente et inclusive ».
Enfin, la Société Civile sollicite l’implication accrue du Conseil de sécurité des Nations unies, l’invitant à prioriser la situation sécuritaire de la RDC et à faire respecter la résolution 2773. Elle estime que la condamnation des violences, l’incertitude du processus de paix et la souffrance des populations devraient pousser toutes les parties à œuvrer pour un cessez-le-feu effectif, la paix et le respect de la vie humaine.
Sylvie Bahati