La région du Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo, est le théâtre d’une violence inouïe due aux actions des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) depuis 1994. Une étude récente de l’organisation Action de Recherche pour la Paix, le Développement et la Promotion Paysanne (ARPDP) met en lumière l’ampleur des dégâts causés par ces groupes armés, en particulier dans les territoires de Kalehe, Kabare et Uvira.
Selon le rapport de l’ARPDP, les massacres perpétrés par les FDLR depuis 1994 ont coûté la vie à au moins 582 personnes. En plus des pertes humaines, les conséquences sont horrifiantes : 211 blessés, 142 femmes victimes de viols, et près de 790 maisons incendiées.
Ces attaques ont principalement touché les villages Batembo, notamment à Mutare, Misimba, Remeka, Lulere dans le Ziralo, Bugaru à Kalonge, Iremya, Chibeshero, Mianga et Minda, Muhaki, Makwe, Mumbili, Lumenje, Charamba. D’autres villages concernés par ces massacres des FDLR sont Lukando, Kashewe, Lwisi, Chipopo, Chambucha, Kachiri, Bitale, Bukondo, Birame, Chabunda et Kamananga.
Une situation qui a plongé des communautés entières dans le désespoir.
Les FDLR, qui avaient initialement été accueillis par la population locale, ont retourné leur violence contre ceux qui les avaient protégés. Cette trahison a engendré une atmosphère de méfiance et de peur, exacerbée par des manipulations politiques qui exploitent les stéréotypes identitaires.
Les effets des actions des FDLR vont bien au-delà des pertes immédiates. Les massacres et les destructions ont laissé des séquelles psychologiques profondes au sein des communautés, alimentant la fragmentation sociale.
La recherche souligne que les stéréotypes identitaires et les manipulations politiciennes ont créé des divisions, rendant la cohabitation entre les différentes ethnies du Sud-Kivu de plus en plus délicate.
Les témoignages recueillis indiquent un climat de méfiance croissante, où chaque communauté se regroupe autour de ses membres, créant un cycle de violence et de représailles. Ce phénomène est particulièrement observé dans les territoires de Kalehe et Uvira, où les tensions intercommunautaires sont à leur paroxysme.
Face à cette situation alarmante, l’ARPDP appelle la communauté internationale à agir.
L’organisation recommande l’inscription des massacres des Batembo sur les rapports internationaux et insiste sur la nécessité d’une coopération sincère entre les gouvernements de Kinshasa et de Kigali pour rapatrier les membres des FDLR encore actifs dans la région.
Pour les victimes, l’ARPDP préconise des réparations et la réhabilitation des infrastructures détruites. Le gouvernement congolais est également interpellé pour garantir la sécurité des populations locales et mettre fin aux attaques des FDLR.
Enfin, l’organisation exhorte la population à dénoncer toute présence de ces groupes armés, rappelant que la générosité envers eux a conduit à des massacres tragiques. La lutte pour la paix et la sécurité dans le Sud-Kivu nécessite un engagement collectif de toutes les parties prenantes.
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