La présidente de la République de Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, a défendu mercredi la commission d’enquête mise en place pour examiner les incidents post-électoraux, quelques heures après son rejet par le principal parti d’opposition, le CHADEMA (Chama Cha Democrasia na Maendeleo).
Lors d’une rencontre officielle avec les membres de cette commission, la cheffe de l’État a rejeté la proposition de l’opposition appelant à la création d’une commission internationale – notamment sous l’égide de l’ONU ou de l’Union européenne – pour mener les investigations sur les violences ayant marqué le scrutin général du 29 octobre 2025.
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« J’ai entendu nos collègues de l’opposition dire qu’ils n’ont pas confiance en cette commission et qu’ils veulent une commission venant de l’ONU ou de l’UE… Mais moi, compte tenu de votre expertise et de votre expérience, j’ai confiance en cette commission », a déclaré Samia Suluhu.
Au cours de la même rencontre, la présidente tanzanienne a procédé à l’inauguration officielle de la commission de réconciliation, créée à la suite des manifestations et violences qui ont fait plusieurs morts pendant et après les élections générales.
Pour rappel, le CHADEMA a fermement rejeté la commission annoncée par la présidente, estimant que sa composition ne garantit pas son impartialité.
Dans une déclaration publique, le parti affirme que « toutes les personnes nommées sont soit des responsables gouvernementaux actuels ou anciens, soit des membres du CCM, parti au pouvoir », ce qui constitue selon lui « une violation directe du principe d’indépendance d’une commission d’enquête ».
Le parti d’opposition exige ainsi une structure totalement indépendante, sans aucun lien avec le gouvernement ou le parti au pouvoir.

