Le Président de la République tchadienne, Mahamat Idriss Déby, a annoncé la fin de l’accord militaire entre le Tchad et la France ce 1er décembre 2024.
Dans un discours adressé à la nation à l’occasion du 34e anniversaire de l’arrivée au pouvoir de son père en 1990, le chef de l’État a qualifié cet accord avec Paris d’« obsolète », estimant qu’il n’apportait plus de « plus-value » face aux défis actuels du pays.
« Nous appelons nos alliés à soutenir notre démarche et à accompagner le Tchad dans la consolidation de ses capacités de défense et de sécurité. Le gouvernement est instruit de mettre en œuvre ces décisions en collaboration avec la partie française. Le Tchad n’est nullement dans une logique de remplacement d’une puissance par une autre, encore moins dans une approche de changement de maître. Notre pays croit fermement en sa capacité à défendre son intégrité et à assurer la sécurité de ses citoyens et de leurs biens. »
Mahamat Idriss Déby a toutefois précisé qu’il ne s’agissait pas d’un rejet de la France ni d’un appel à accueillir d’autres troupes étrangères.
« Cette décision constitue un acte souverain, mûrement réfléchi et entièrement assumé, visant à renforcer notre indépendance nationale et à répondre à un engagement fort pris devant le peuple tchadien. »
Cette décision marque un tournant pour le Tchad, dernier État du Sahel à abriter des forces françaises. Ce départ intervient dans un contexte régional où la Russie étend progressivement son influence à travers des accords militaires avec plusieurs pays africains, notamment au Sahel.