Les troubles dans les stades deviennent une récurrence alarmante dans le football congolais. Du championnat national de première division à la Coupe du Président, les actes de violence se multiplient, ternissant l’image de cette discipline au pays. Une situation qui inquiète joueurs, encadreurs, journalistes et autorités sportives.
Le lundi 23 juin 2025, deux rencontres ont été marquées par des incidents graves. À Lubumbashi, le match nul (1-1) entre le Cercle Sportif Don Bosco et le FC Saint-Éloi Lupopo au stade Mazembe a dégénéré après le coup de sifflet final, dans un climat de forte tension entre supporters.
Le même jour à Beni, lors de la Coupe du Président, la défaite de l’Étoile du Kivu aux tirs au but (4-5) face à l’AS Nyuki a viré au chaos. Des témoins affirment que le gardien de but d’Étoile aurait frappé l’arbitre après la rencontre.
Le lendemain, mardi 24 juin, au stade des Martyrs à Kinshasa, le match entre le DC Motema Pembe et l’AS Maniema-Union a été interrompu à la 62e minute après un second but des visiteurs. Les supporters de Daring ont saccagé des sièges et blessé des joueurs de l’équipe adverse.
Ces événements ne sont que les derniers d’une longue série de violences rapportées au cours de la saison 2024-2025. Depuis plusieurs années, les incidents se répètent : jets de projectiles, agressions d’arbitres, violences envers les journalistes, voire bagarres entre joueurs.
Les supporters, souvent frustrés par des décisions arbitrales contestées ou la défaite de leur club, deviennent les principaux auteurs de ces débordements. Le climat dans les stades devient de plus en plus anxiogène pour les spectateurs ordinaires.
Les conséquences sont lourdes : perte de crédibilité du championnat, découragement des sponsors, manque à gagner pour les clubs, et surtout désaffection croissante du public. Certains matchs se terminent sans qu’un résultat officiel soit proclamé, faute de sécurité.
« Aux grands maux, les grands remèdes », affirment certains observateurs, qui vont jusqu’à proposer la suspension du championnat pour une durée de 10 à 15 ans, le temps d’une refonte profonde de la gouvernance, du comportement des supporters, et des mécanismes de sécurité.
Face à cette dérive généralisée, des voix s’élèvent pour interpeller la FECOFA, les clubs, les autorités sportives et le ministère des Sports. Il est urgent de prendre des mesures strictes et exemplaires pour garantir la sécurité dans les stades, restaurer la confiance du public et préserver l’avenir du football congolais.