À l’occasion de la Journée mondiale du karaté, célébrée chaque 25 octobre depuis 2005, La Prunelle RDC met à l’honneur Faustin Kiza Mayani, ceinture noire 1er Dan et médaillé d’or à l’Open Pool Malebo. Originaire du Sud-Kivu, ce jeune champion incarne à la fois la discipline, la persévérance et l’humilité que prône cet art martial ancestral.
Né le 25 mars 1992 à Uvira, Faustin a grandi à Bukavu, où il a effectué ses études primaires à l’EP Igoki (Mudusa/Kabare) et secondaires au Collège Adora à Panzi. Passionné d’arts martiaux depuis son adolescence, il débute le karaté en 2007, une passion qui deviendra rapidement un mode de vie.
« C’est dans les années 2007 que j’ai commencé les arts martiaux, une discipline qui deviendra rapidement ma passion et mon moteur », raconte-t-il.
« En 2014, j’ai participé pour la première fois au championnat urbain et provincial. La finale devait m’opposer à maître Espoir Alinobe, mais par respect et conscience de mon niveau, j’ai préféré abandonner le combat. »
Ce geste d’humilité, loin d’être une faiblesse, marque le début d’un parcours remarquable. Année après année, Faustin s’impose comme l’un des visages prometteurs du karaté congolais, cumulant coupes, médailles et titres. Son plus grand exploit reste sa médaille d’or à l’Open Pool Malebo Kin-Brazza 2022, dans la catégorie des -84 kg, une compétition coorganisée par la RDC et le Congo-Brazzaville.
« J’ai déjà pris part à une dizaine de compétitions, en plus de plusieurs démonstrations. J’ai remporté des coupes et des médailles, mais surtout beaucoup appris sur moi-même », confie-t-il avec fierté.
Aujourd’hui, Faustin, surnommé « Funakoshi » en hommage au père du karaté moderne, rêve de transmettre son savoir aux jeunes. Il encadre déjà des enfants et adultes à l’Institut Cahi, dans la commune de Bagira à Bukavu, où il organise des séances d’entraînement régulières, même pendant les vacances.
« Je rêve d’ouvrir une école professionnelle de karaté à Bukavu pour former les jeunes dès le plus jeune âge. J’aimerais leur transmettre non seulement les techniques, mais aussi les valeurs du karaté : la discipline, la confiance en soi et la persévérance », explique-t-il.

Pour lui, le karaté n’est pas qu’un sport, mais une école de vie. Sur le tatami, les jeunes trouvent un espace pour canaliser leur énergie, renforcer leur estime de soi et apprendre à maîtriser leurs émotions.
« Le karaté forge le caractère. Il apprend à se connaître, à respecter l’autre et à transformer la peur en force intérieure », souligne le champion.
À travers des maîtres comme Faustin Mayani, le karaté devient un vecteur d’émancipation et de cohésion sociale dans un contexte où les jeunes cherchent des modèles positifs.
Discipline d’origine okinawaïenne, le karaté s’est développé à partir des techniques de combat du royaume de Ryūkyū, avant d’être intégré au Japon en 1879. Aujourd’hui, il est pratiqué dans le monde entier sous diverses formes : combat et kata, avec plusieurs styles majeurs dont le Shotokan-ryu, Wado-ryu, Shito-ryu, Shorin-ryu et Goju-ryu.
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Depuis 2005, la préfecture d’Okinawa célèbre le 25 octobre comme “Journée du karaté” (Karate no hi), en hommage à la rencontre historique des maîtres d’Okinawa en 1936, qui scellèrent l’identité commune de cet art. Devenu symbole d’unité, de discipline et de maîtrise de soi, le karaté continue d’inspirer des générations, au Japon comme en RDC.
Et dans cette lignée, Faustin Mayani, médaillé d’or congolais, en est l’un des plus beaux ambassadeurs.

