Depuis le 1er novembre 2025, les notes vibrantes de « Okachihaba onabaye » résonnent sur la toile. En mashi, cette expression signifie « Quand on s’oublie, on pue ». Un titre fort, un message percutant. Le morceau est signé Achille Argus, poète, slameur, comédien et metteur en scène congolais, en collaboration avec Mfalme Jeffrey.
Mêlant battements de tambours traditionnels, guitares acoustiques africaines et flow poétique typique du slam, la chanson sonne comme un appel à la conscience identitaire. C’est une mélodie de l’âme, un chant d’éveil collectif pour une jeunesse en quête de repères.
« Nous vivons dans un monde où beaucoup de jeunes sont un peu perdus, parce que l’histoire qu’on leur raconte est écrite par d’autres et non par nos aïeux », explique Achille Argus, rencontré par La Prunelle RDC le 5 novembre 2025
« À travers cette chanson, nous voulons inviter la jeunesse à se poser des questions essentielles : Qui suis-je ? D’où je viens ? »
lire aussi: Bukavu : Sean Joe Praise ressuscite le classique “Kabibi” dans une version 2.0 entre tradition et modernité
Pour l’artiste, « Okachihaba onabaye » n’est pas une simple chanson, mais un outil de sensibilisation communautaire. Son objectif : pousser les jeunes à redécouvrir leurs racines, leurs traditions et leurs valeurs, afin de mieux les défendre.
« On ne peut donner aux autres que ce qu’on possède. Si nous ignorons notre propre histoire, que pouvons-nous offrir à l’humanité dans ce grand rendez-vous du donner et du recevoir ? », lance-t-il dans une envolée lyrique.
Chantée en mashi, une langue du Sud-Kivu, la chanson tisse un lien entre passé et présent. Le rythme traditionnel s’y marie aux sonorités modernes, créant un pont entre les percussions ancestrales et la scène urbaine contemporaine. Cette fusion, à la fois enracinée et ouverte, reflète la vision d’Achille Argus : faire vibrer l’identité culturelle sans la figer dans le temps.
lire aussi: Bukavu : Eln Black, l’artiste qui transforme la passion en carrière et en business
Disponible dès à présent sur YouTube, la chanson sera bientôt sur toutes les plateformes de streaming. Achille Argus invite chacun à écouter, partager, liker et s’abonner pour amplifier le message.
« Cette œuvre est engagée, poétique et musicale à la fois. C’est une invitation à la fierté, à la connaissance de soi et à la transmission de notre mémoire collective », conclut l’artiste.
lire aussi: Bukavu : plus de 30 morts dans une série d’incendies depuis octobre 2025
Entre paroles slamées et voix mélodieuse, « Okachihaba onabaye » s’impose déjà comme une ode musicale à l’identité africaine, un morceau où le verbe rencontre le rythme, et où la mémoire danse au son des tambours.
Vinciane Ntabala

