Guerre meurtrière à l’Est de la RDC : à Luanda, des femmes congolaises interpellent João Lourenço

Des femmes de la République Démocratique du Congo, regroupées dans la Synergie des Femmes pour la Paix et la Sécurité proposent  au Président de la République d’Angola, facilitateur de l’Accord de Luanda  d’accélérer le processus d’obtenir l’arrêt immédiat des hostilités et le retrait de troupes rwandaises et ougandaises dans le territoire occupé par les rebelles.

Cette proposition est contenue dans une note consultée par La Prunelle RDC adressée et remise au Président de la République d’ Angola João Lourenço le 15 juillet 2024 à Luanda, la capitale de l’Angola.

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Dans cette note, ces femmes, visiblement fatiguées par la situation de guerre et les mauvaises conditions dans lesquelles vivent les déplacés qui fuient la guerre du M23 soutenue par le Rwanda,  demandent au Président  angolais de veiller à la relance de la mise en application effective des processus de Luanda et de Nairobi.

« En votre qualité de Champion de la paix et la réconciliation en Afrique et médiateur désigné pour maintenir le dialogue entre la RDC et le Rwanda, nous vous proposons ce qui suit: Accélérer le processus d’obtention de l’arrêt immédiat des hostilités et de retrait des troupes rwandaises et ougandaises dans les territoires occupés, veiller à la relance et la mise en application effective des processus de Luanda et de Nairobi, considérer l’Ouganda comme partie prenante au conflit et l’inviter à la table des négociations, entendre régulièrement les préoccupations des femmes congolaises en marge de l’Accord de Luanda », disent-elles.

Ces femmes ont peint un tableau sombre de la situation sécuritaire et humanitaire dans la région du Nord-Kivu.

« A l’issue des monitorings et analyses contextuelles régulièrement réalisés par la synergie représentée au niveau des provinces, il y a lieu de constater la persistance des conflits armés entraînant la forte dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire dans la partie Est de la RDC avec près de 7 millions de déplacés internes constitués essentiellement des femmes et des enfants, 10 millions de morts, 13 millions de personnes en insécurité alimentaire et 5 millions d’enfants mal nourris ».

Les femmes congolaises s’interrogent sur la lenteur dans la mise en œuvre des différents accords signés dont celui de Luanda qui exigeait la cessation des hostilités, le retrait des rebelles du M23 des territoires occupés et la fin de tout soutien extérieur.

Sans passer par le dos de la cuillère, les femmes congolaises dénoncent l’implication de l’Ouganda dans la guerre qui endeuille la partie Est de la RDC. Celles-ci estiment que tant que cette situation ne sera pas clarifiée, la population continuera à subir les conséquences des conflits armés.

« Excellence Monsieur le Président, aujourd’hui il est reconnu dans le dernier rapport des experts des Nations Unies publié en date du 4 juin 2024 que la RDC est non seulement agressée par le Rwanda mais aussi par l’Ouganda qui apporte son appui aux rebelles du M23. Les femmes congolaises estiment que tant que ces situations ne seront pas clarifiées, les populations continueront à payer le lourd tribut des conflits armés ».

Ces femmes ont rappelé que la situation sécuritaire et humanitaire se dégrade au jour le jour à l’Est de la RDC.

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« Comme vous le savez, en tant que Facilitateur de l’Accord de Luanda, la situation sécuritaire à l’Est de notre pays, la République Démocratique du Congo, se dégrade de jour en jour et nous préoccupe au plus haut point. C’est pourquoi, les femmes congolaises médiatrices et activistes des droits des femmes regroupées au sein de la plateforme dénommée Synergie des Femmes pour la Paix et la Sécurité, en sigle « SFPS», se sont assignées comme objectif de mener des plaidoyers et des missions de diplomatie préventive en faveur de la paix durable au niveau local, national, sous régional, régional et international ».

Les femmes « SFPS » disent être convaincues que le développement social et économique ainsi que la paix durable ne peuvent provenir que des contributions venant de tous les citoyennes et citoyens conformément à la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies et autres instruments juridiques en la matière.

Il faut signaler que les hostilités continuent à faire des morts au Nord-Kivu. Des bombes sont larguées par les rebelles du M23 malgré la demande de la trêve humanitaire.

Parmi les membres de la délégation des femmes congolaises, figurent Me Néné Bintu, Présidente du Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud-Kivu et l’une des femmes fortement impliquées dans les processus de paix dans la région.

Claudine Kitumaini